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388 Ulcère cornéen bilatéral sévère de type « pseudo-Mooren » révélant une maladie de Crohn

Auteurs : Mery G, Pruna L1, Pecheur C1, Kaminsky P1, Maalouf T1, George JL1, Angioi K1
Affiliations : 1Vandœuvre-Les-Nancy
Date 2009, Vol 32, pp 1S124-1S124Revue : Journal français d'ophtalmologieDOI : 10.1016/S0181-5512(09)73512-0
Résumé

IntroductionNous rapportons le cas d’un patient de 45 ans atteint d’un ulcère cornéen périphérique bilatéral sévère qui révélera une maladie de Crohn.Objectifs et MéthodesUn homme de 45 ans consulte pour des douleurs oculaires avec photophobie et larmoiement. L’acuité visuelle est mesurée à 10/10eP2 à droite pour 9/10eP2 à gauche. L’examen à la lampe à fente met en évidence des ulcères cornéens périphériques bilatéraux, associés à une blépharite. Il existe une acné du visage traitée par isotrétinoïne. Malgré les soins palpébraux, la prise de tétracyclines par voie orale et un traitement local antibiocorticoïde et lubrifiant, les ulcères périphériques deviennent de plus en plus creusants et l’inflammation conjonctivale se majore. Le patient est adressé pour bilan en médecine interne qui retrouve une maladie de Crohn. L’introduction de corticoïdes et d’azathiprine sur le plan général est efficace sur la maladie intestinale. Toutefois, malgré une association topique de cyclosporine 2 % et de rimexolone, ainsi que la réalisation de plusieurs désinsertions conjonctivales, l’état cornéen se dégrade. Après concertation pluridisciplinaire, quatre cures d’anti-TNF alpha (infliximab) sont alors réalisées, permettant d’obtenir une stabilisation clinique sur le plan oculaire etgénéral. L’acuité visuelle est maintenue à 8/10eP3 à droite pour 1/10eP3 à gauche. La baisse d’acuité visuelle de l’œil gauche est liée au développement d’une cataracte.DiscussionL’ulcère cornéen périphérique au cours des maladies auto-immunes peut être en tout point semblable à l’ulcère de Mooren. La maladie de Crohn se révèle dans moins de 5 % des cas par une atteinte oculaire, exceptionnellement par un ulcère cornéen. La prise en charge repose sur le traitement de la maladie causale (corticothérapie générale, immunosuppresseurs) et sur le traitement local (corticothérapie, cyclosporine topique, désinsertion conjonctivale).ConclusionL’étiologie inflammatoire de certains ulcères cornéens périphériques fait proposer des traitements corticoïdes ou immunosuppresseurs locaux ou par voie générale. L’efficacité des anti-TNF alpha est démontrée dans la maladie de Crohn. En raison du caractère gravissime et évolutif de l’atteinte cornéenne chez notre patient, il nous a paru légitime de proposer ce traitement, malgré une rémission clinique de la maladie intestinale.

 Source : Elsevier-Masson
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Mery G, Pruna L, Pecheur C, Kaminsky P, Maalouf T, George JL, Angioi K. 388 Ulcère cornéen bilatéral sévère de type « pseudo-Mooren » révélant une maladie de Crohn. Journal français d'ophtalmologie. 2009;32:1S124-1S124.
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Dernière date de mise à jour : 27/11/2015.


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