But de l’étudeÉvaluer le devenir global (somatique, psychique et social) de sujets ayant souffert d’une anorexie mentale sévère à l’adolescence et ayant été hospitalisés, de ce fait, dans un service spécialisé 6 à 12 ans auparavant.Patients et méthodesLes 180 jeunes femmes hospitalisées entre 1996 et 2002 ont été contactées. Leur devenir a été évalué à partir d’auto-questionnaires et d’entretiens standardisés. Le statut vital a été étudié grâce aux données de l’INSEE. Leur état de santé a été comparé à un échantillon de témoins apparié sur l’âge.RésultatsSix à 12 ans après la sortie d’hospitalisation, environ la moitié des sujets ont pu être évalués. À l’admission et à la sortie d’hospitalisation, les sujets retrouvés ne différaient pas des autres. Parmi les sujets retrouvés, 85 % des sujets ne souffraient plus d’anorexie mentale. Leur devenir global était bon ou intermédiaire dans 62,9 % des cas selon le score de Morgan et Russell et 85,3 % avaient un indice de masse corporelle supérieur au seuil diagnostique d’anorexie mentale (17,5). Cependant ce devenir était entaché par une mortalité non négligeable puisque 6 fois supérieure à celle observée en population générale du même âge.ConclusionL’anorexie mentale nécessitant une hospitalisation à l’adolescence est une pathologie ayant une morbi-mortalité considérable.