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Neuromyopathies acquises en réanimation

Auteurs : De Jonghe B1, Sharshar T2, Spagnolo S1, Lachérade J-C1, Cléophax C1, Outin H1
Affiliations : 1Réanimation médicochirurgicale, Centre hospitalier de Poissy, 10, rue du Champ-Gaillard, 78300 Poissy, France2Réanimation médicale, Centre hospitalo-universitaire Raymond Poincaré, 104, boulevard Raymond-Poincaré, 92380 Garches, France
Date 2011, Vol 31, Num 3, pp 1-9Revue : EMC - Anesthésie-RéanimationType de publication : article de périodique; DOI : 10.1016/S0246-0289(11)55934-1
Résumé

La neuromyopathie de réanimation est la plus fréquente des pathologies neuromusculaires rencontrées en réanimation. Le système neuromusculaire périphérique, le plus souvent indemne de toute pathologie préalable, peut être atteint à tous ses niveaux: axone, transmission et excitation musculaires, et myocyte lui-même. Les deux principaux facteurs de risque sont l'agression inflammatoire sévère ayant amené le patient en réanimation, souvent d'origine septique, responsable d'une défaillance multiviscérale, et l'immobilisation musculaire prolongée sous ventilation mécanique. Le diagnostic repose essentiellement sur l'examen clinique effectué chez un patient ayant retrouvé un niveau de conscience et de coopération satisfaisant, qu'il soit encore ou non sous ventilation mécanique. Le principal signe est une faiblesse musculaire diffuse prédominant sur les muscles proximaux, pouvant aller de la tétraparésie modérée à une tétraplégie complète, épargnant les muscles de la face. Elle peut être quantifiée à l'aide du score MRC. Après plus d'une semaine de ventilation, un patient sur quatre présente une faiblesse musculaire significative à son réveil. La durée en est variable, mais peut atteindre plusieurs mois dans les cas les plus sévères, entravant alors de façon importante le retour à l'autonomie. L'électroneuromyogramme n'est nécessaire qu'en cas de présentation clinique ou de contexte atypiques, ou chez le patient cérébrolésé. La neuromyopathie de réanimation touche les muscles respiratoires, ce qui entraîne des difficultés de sevrage et une prolongation significative de la durée de ventilation mécanique. Elle est associée à une surmortalité hospitalière. En luttant contre l'immobilisation musculaire profonde et prolongée, l'allégement de la sédation peut contribuer à diminuer l'incidence et la sévérité de la pathologie, tout comme l'incitation du patient à réaliser précocement et quotidiennement, même sous ventilation mécanique, et sous la supervision de l'équipe soignante, des exercices de mobilisation dans ou à proximité du lit, ou des exercices musculaires de pédalage au lit ou au fauteuil.

Mot-clés auteurs
Neuromyopathies de réanimation; Faiblesse musculaire; Sevrage ventilatoire; Sepsis; Immobilisation;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
De Jonghe B, Sharshar T, Spagnolo S, Lachérade J-C, Cléophax C, Outin H. Neuromyopathies acquises en réanimation. EMC - Anesthésie-Réanimation. 2011;31(3):1-9.
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Dernière date de mise à jour : 29/09/2019.


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