Les occlusions veineuses rétiniennes se regroupent selon leur topographie en occlusions de la veine centrale, hémiocclusions veineuses et occlusions de branche veineuse. Les occlusions de la veine centrale de la rétine et les hémiocclusions veineuses sont associées à l’hypertension artérielle et au glaucome, et surviennent plus fréquemment chez les hommes, avec une médiane vers 55 ans. Les occlusions de branche veineuse rétinienne partagent un terrain similaire, mais sans prédominance de sexe et avec un âge médian un peu plus élevé, vers 60 ans. L’association des occlusions veineuses rétiniennes à une anomalie de la coagulation n’est toujours pas établie. La pathogénie des occlusions veineuses rétiniennes reste obscure, la nature de l’obstacle circulatoire restant indéterminée. La présentation clinique de la maladie est très variable. Il s’agit le plus souvent d’une baisse unilatérale de l’acuité visuelle, avec œil blanc et calme. Les formes sévères peuvent survenir brutalement et réduire la vision à une perception lumineuse ; au contraire, certaines formes sont asymptomatiques. L’évolution de la maladie se déroule en général sur plusieurs mois, elle est souvent entrecoupée d’aggravations (transitoires ou permanentes). La complication la plus fréquente est l’œdème maculaire, qui peut être lié soit à une rupture de la barrière hématorétinienne interne de la macula, soit à la diffusion vers la macula d’un œdème papillaire. La survenue d’une non-perfusion capillaire périphérique étendue est la complication la plus grave, car porteuse du risque de glaucome néovasculaire. Les séquelles visuelles sont fréquentes et parfois sévères s’il existe une ischémie maculaire. Le degré de récupération dépend du délai de recanalisation de la veine et/ou du développement d’une circulation collatérale. L’atteinte du deuxième œil est relativement peu fréquente. Le traitement est uniquement symptomatique. Les inhibiteurs duvascular endothelial growth factor(VEGF) et/ou les corticoïdes par voie intravitréenne peuvent améliorer transitoirement la vision, de même que la photocoagulation maculaire, ciblée ou non sur des macroanévrysmes. Les traitements chirurgicaux n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.