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Œil et peau

Auteurs : Roussel C, Milazzo SDate 2018 Janvier, Vol 15, Num 1, pp 1-24Revue : EMC - OphtalmologieType de publication : revue de la littérature; DOI : 10.1016/S0246-0343(17)63306-9
Appareil oculaire et pathologie générale
Résumé

Le rôle de l’ophtalmologiste reste primordial dans le diagnostic et la prise en charge des pathologies oculocutanées. En ce qui concerne les génodermatoses, il est primordial de les synthétiser. En effet, elles se différencient aisément grâce à leur atteinte cutanée principale : les dyspigmentations orientent vers l’albinisme et l’incontinentia pigmenti, les ichtyoses entraînent des lésions rétractiles palpébrales caractéristiques, les collagénoses incitent à rechercher une atteinte des sclérotiques et du cristallin, les épidermolyses bulleuses héréditaires impliquent des lésions de la surface cornéenne et conjonctivale. Les troubles neurologiques recensent essentiellement le syndrome caractéristique d’ataxie-télangiectasie de Louis-Bar, et les principaux désordres métaboliques regroupent la maladie de Fabry avec l’association angiokératomes-cornée verticillée et l’homocystinurie dont le faciès caractéristique et la microsphérophakie permettent de la différencier du Marfan. Le xeroderma pigmentosum est identifiable au premier regard et incite à rechercher des carcinomes spinocellulaires. Les pathologies acquises se distinguent aisément elles aussi. Ainsi, les atteintes inflammatoires peuvent être scindées en deux groupes : celles touchant spécifiquement la peau et les muqueuses, principalement les épidermolyses bulleuses acquises, et dans ce cas c’est la surface oculaire qui sera touchée, et les atteintes inflammatoires non spécifiques comme le lupus érythémateux aigu disséminé (LEAD) et le syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter où les structures uvéales sont la cible préférentielle. Les pathologies tumorales regroupent les pathologies bénignes comme l’orgelet et le chalazion, pain quotidien de l’ophtalmologiste. Les carcinomes et mélanomes doivent quant à eux faire l’objet d’un examen méticuleux afin de permettre la prise en charge chirurgicale la mieux adaptée. L’infection ne doit pas être ignorée. Cet article ne porte que sur les infections bactériennes, les infections virales et parasitaires étant détaillées dans d’autres chapitres. Les dermatoses à tropisme ophtalmologique regroupent l’atopie de l’enfant avec la classique association dermatite atopique-kératoconjonctivite vernale, et l’atopie de l’adulte avec la kératoconjonctivite atopique au pronostic médiocre. La rosacée reste bien connue de l’ophtalmologiste par son dysfonctionnement meibomien primitif, source de complications cornéennes multiples. Le psoriasis, quant à lui, peut atteindre les paupières, mais il est le plus souvent à l’origine d’uvéites antérieures granulomateuses à répétition. Il ne faut pas oublier que de nombreux médicaments administrés en dermatologie peuvent être la source de complications ophtalmologiques atypiques. Les syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson demeurent l’urgence toxidermique absolue pouvant mettre en jeu le pronostic vital et se compliquer d’atteintes gravissimes de la surface oculaire. Il demeure alors impossible de dissocier l’œil de la peau, les symptômes cutanés, muqueux et ophtalmologiques de tous ordres sont étroitement intriqués. La place de l’ophtalmologiste n’est donc plus à définir.

Mot-clés auteurs
Albinisme; Ectopie cristallinienne; Stries angioïdes; Épidermolyses bulleuses; Symblépharon; Pemphigoïde; Rosacée; Syphilis; Rétinopathie aux antipaludéens de synthèse; Maladie de Lyme; Maladie des griffes du chat; Chalazion; Conjonctivite; Sclérite; Kératite; Uvéite;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Roussel C, Milazzo S. Œil et peau. EMC - Ophtalmologie. 2018 Jan;15(1):1-24.
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Dernière date de mise à jour : 13/10/2019.


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