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Hallucinations et maladie de Parkinson

Auteurs : Poisson A, Thobois S1
Affiliations : 1Centre de neuroscience cognitive, CNRS, UMR 5229, Équipe physiopathologie des ganglions de la base, 69675 Bron, France
Date 2014 Janvier, Vol 11, Num 1, pp 1-6Revue : EMC - NeurologieType de publication : revue de la littérature; DOI : 10.1016/S0246-0378(13)27524-X
Affections de l’encéphale
Résumé

Les hallucinations dans la maladie de Parkinson représentent une problématique fréquente quand les patients atteignent le stade des complications cognitives de la maladie. Leur identification et leur prise en charge doivent être précoces car elles peuvent signer l’entrée dans une psychose ou une démence parkinsonienne, et impactent de manière importante la qualité de vie du patient et de son entourage. En général, les hallucinations sont initialement visuelles. Elles vont d’hallucinations très élaborées à des formes mineures (illusions visuelles, sensation de présence ou de passage d’ombres à la périphérie du champ visuel). Les hallucinations peuvent également impliquer d’autres modalités sensitives notamment somesthésiques. Les hallucinations sont le plus souvent peu inquiétantes pour le patient qui ne les rapportera pas forcément spontanément. Leur physiopathologie est imparfaitement connue. L’atteinte des voies visuelles périphériques mais surtout centrales est impliquée dans la survenue des hallucinations visuelles. L’atteinte des voies régulant le cycle veille–sommeil et notamment le sommeil paradoxal est également impliqué dans la physiopathologie des hallucinations parkinsoniennes. Enfin, la présence de troubles cognitifs joue également un rôle dans leur survenue, avec un rôle important de l’atteinte frontale et notamment du syndrome dysexécutif. La prise en charge des hallucinations dans la maladie de Parkinson est relativement stéréotypée. Il faut s’assurer de l’absence de facteurs favorisants, notamment de type médicamenteux ou métabolique. Le traitement antiparkinsonien doit être allégé avec en priorité la diminution ou l’arrêt des anticholinergiques, des agonistes dopaminergiques et de l’amantadine, puis des inhibiteurs de la catéchol-O-méthyltransférase (COMT) et de la monoaminoxydase B (MAO B). Au besoin, les doses de dopamine peuvent être diminuées. Ces adaptations thérapeutiques permettent en général de contrôler les hallucinations, parfois au détriment de l’état moteur. Enfin, si les hallucinations persistent, un traitement neuroleptique par petites doses de clozapine peut être indiqué et est en général remarquablement efficace.

Mot-clés auteurs
Maladie de Parkinson; Hallucinations visuelles; Plasticité cérébrale; Sommeil paradoxal; Clozapine;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Poisson A, Thobois S. Hallucinations et maladie de Parkinson. EMC - Neurologie. 2014 Jan;11(1):1-6.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 23/10/2019.


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