Se connecter
Rechercher

Ostéoarthropathies nerveuses

Auteurs : Lafforgue P1, Trijau S1
Affiliations : 1Service de rhumatologie, Hôpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard de Sainte-Marguerite, BP 29, 13274 Marseille cedex 9, France
Date 2021 Juin, Vol 35, Num 2, pp 1-11Revue : EMC - Appareil locomoteurDOI : 10.1016/S0246-0521(21)43192-X
Arthropathies diverses
Résumé

Les ostéoarthropathies nerveuses sont une atteinte destructrice ostéoarticulaire régionale, potentiellement sévère et pouvant entraîner des déformations, une instabilité, des ulcères cutanés, voire conduire à une amputation. Elles surviennent au cours d’atteintes sensitives (proprioceptives, nociceptives et dysautonomiques) d’origine périphérique comme dans le diabète ou centrale. Le diabète a maintenant remplacé la syphilis comme cause principale, suivi des atteintes médullaires post-traumatiques et des neuropathies héréditaires. Cette atteinte sensitive explique le caractère relativement peu douloureux de l’affection. Une seule région est généralement concernée, le plus souvent le pied et/ou la cheville, moins souvent le genou, l’épaule, le rachis, les autres localisations étant très rares. La physiopathologie fait intervenir, d’une part, des microtraumatismes favorisés par l’absence de perception douloureuse et, d’autre part, une déminéralisation favorisée par l’hyperhémie secondaire au dérèglement de la circulation locale. On distingue deux phases. À la phase aiguë, l’articulation est chaude, gonflée, rouge ; les radiographies initialement normales montrent ensuite une déminéralisation, des érosions articulaires, des fractures et fragmentations des os, et des déformations. Il existe une hyperfixation scintigraphique régionale non spécifique. L’imagerie par résonance magnétique montre précocement un œdème osseux et des parties molles, des fractures, un épanchement articulaire et les destructions. Le syndrome inflammatoire est modéré ou absent. À ce stade, les diagnostics différentiels sont les arthrites, l’algodystrophie et surtout l’ostéomyélite. Ensuite, la chaleur et l’œdème diminuent progressivement, les lésions radiologiques s’organisent, laissant la place à des séquelles définitives. Le traitement doit donc être très précoce. À la phase aiguë, il faut imposer une décharge ou une semi-décharge associée au port d’orthèse. L’utilité des bisphosphonates n’est pas clairement établie. La reprise progressive de l’appui avec un chaussage orthopédique est autorisée lorsque l’œdème et la chaleur cutanée se sont normalisés, au bout de plusieurs semaines. La chirurgie vise à corriger des séquelles fonctionnellement gênantes (ulcère ou menace d’ulcère, trouble statique empêchant le chaussage, instabilité). Globalement, elle expose à des taux d’échec et de complications importants.

Mot-clés auteurs
Ostéoarthropathies nerveuses; Charcot; Diabète; Neuropathie sensitive; Ostéomyélite; Pied;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
Accès à l'article
 Accès à distance aux ressources électroniques :
Exporter
Citer cet article
Lafforgue P, Trijau S. Ostéoarthropathies nerveuses. EMC - Appareil locomoteur. 2021 Juin;35(2):1-11.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 20/06/2021.


[Haut de page]

© CHU de Rouen. Toute utilisation partielle ou totale de ce document doit mentionner la source.