IntroductionLes antithyroïdiens de synthèse (ATS) sont des agents utilisés dans le traitement de l’hyperthyroïdie auto-immune ou de surcharge. Leurs effets secondaires ne sont pas rares, impliquant souvent un mécanisme immuno-allergique. L’agranulocytose, les rashs cutanés, les syndromes cytolytiques ou cholestatiques sont les plus fréquents. Bien que plus rare, une vascularite d’hypersensibilité est également possible.ObservationUn jeune homme de 31 ans ayant une hyperthyroïdie d’origine auto-immune, a présenté 2 semaines après le début du traitement par carbimazole à 45 mg/j, un rasch urticarien et une cytolyse hépatique. Le rash intéressait le visage, les membres et le tronc. Un traitement corticoïde de courte durée a été prescrit et l’arrêt des ATS indiqué. Puis, sont apparues des arthralgies fugaces, migratrices touchant les poignets et les métacarpophalalngiennes. Le tableau s’est rapidement aggravé par la survenue d’une polyarthrite avec fluxions articulaires touchant épaules, poignets, métacarpophalangiennes, interphalangiennes proximales, chevilles, et genoux. Il n’y avait pas de fièvre. Biologiquement, le syndrome inflammatoire était marqué. Les bilans hépatique et rénal étaient normaux. Le bilan immunologique était négatif (facteurs rhumatoïdes, FAN et les Anti-ADN natifs). L’évolution fut favorable après 2 semaines sous traitement anti-inflammatoire non stéroïdien.DiscussionLa survenue d’effets secondaires sous traitement par ATS n’est pas rare. Les effets secondaires cutanés sont assez fréquents (5 %). Les polyarthrites sont plus rarement décrites. Elles sont généralement non fébriles et s’accompagnent d’un syndrome inflammatoire. Elles apparaissent de 2 semaines à 3 mois après le début du traitement. Elles également peuvent s’intégrer, comme dans notre cas, dans le cadre d’une vascularite d’hypersensibilté dont les manifestations cutanées sont les plus fréquentes. Une atteinte rénale et neurologique périphérique sont à rechercher systématiquement. Une enquête étiologique visant à écarter une cause infectieuse, métabolique ou auto-immune doit être réalisée. Dans notre cas, ce diagnostic fut retenu devant la séquence de survenue des évènements cliniques, leur résolution sous traitement symptomatique et la négativité du bilan étiologique.ConclusionMalgré sa rareté, la vascularite d’hypersensibilité est un effet secondaire qui mérite d’être connu. L’arrêt du traitement permet le plus souvent une évolution favorable. Une alternative thérapeutique par PTU ou traitement radical par Iode radio actif peut alors être proposée.