IntroductionL’hypertension artérielle pulmonaire peut compliquer des pathologies variées en particulier les hyperthyroïdies. Sa prévalence est de 20 % selon certaines études. Le mécanisme de cette association est incertain. Ses circonstances de découverte peuvent être atypiques.ObservationObservation 1 : il s’agit d’une patiente âgée de 45 ans hospitalisée dans un tableau d’insuffisance cardiaque droite. Son histoire remontait à 2 ans marquée par l’installation progressive d’œdèmes des membres inférieurs associés à une dyspnée stade II de NYHA, de palpitations, et d’un amaigrissement non chiffré. Par ailleurs, on a noté à l’interrogatoire la présence d’une thermophobie et d’une irritabilité. À l’examen clinique, elle présentait une pâleur conjonctivale associée à des signes d’insuffisance ventriculaire droite et à un goitre thyroïdien stade II. L’examen abdominal avait retrouvé une splénomégalie. L’ECG avait révélé une ACFA rapide à 90/min. Par ailleurs, l’échographie cardiaque avait révélé une hypertension artérielle pulmonaire importante (46 mmHg) avec dilatation des cavités cardiaques. La numération formule sanguine, il y avait une anémie normochrome régénérative (hémoglobine à 9,6 g/dL) et une thrombopénie à 126 000/L. Le test de Coombs direct était négatif. Le bilan thyroïdien avait montré une hyperthyroïdie périphérique FT4 = 25 ng/L (VN 0,71–1,85), TSH = 0,41 mUI/L (VN 0,12–3,4). L’échographie cervicale avait montré une thyroïde augmentée de taille d’écho structure multinodulaire. La scintigraphie thyroïdienne au Tc 99 m était en faveur d’une maladie de Basedow. Le bilan immunologique a montré anti-microsomiaux positifs (supérieurs à 1/25 600) et des anticorps anti-thyroïdiens ; antinucléaires et antiphospholipides négatifs. La patiente a été traitée par benzylthiouracile, cordarone anticoagulant et diurétique avec une bonne évolution clinique, biologique, électrique et normalisation de la pression artérielle pulmonaire. Actuellement avec un recul de 10 ans, la patiente est en euthyroïdie avec arrêt du benzylthiouracile.Observation 2 : patiente âgée de 45 ans sans antécédents pathologiques notables, avait consulté pour un syndrome œdémateux. À l’examen elle était tachycarde, elle avait des œdèmes des membres inférieurs et un goitre homogène symétrique portant sur les deux lobes, frémissant à la palpation, avec un souffle systolique à l’auscultation, sans adénopathies cervicales. L’examen cardiovasculaire montrait un reflux hépatojugulaire avec un éclat de B2 au foyer pulmonaire. Le reste de l’examen était sans particularités. L’angioscanner éliminait une embolie pulmonaire proximale. L’échographie cardiaque montrait des cavités droites dilatées avec HTAP, fraction d’éjection conservée. Le bilan thyroïdien montrait une hyperthyroïdie périphérique. La scintigraphie thyroïdienne était ...