IntroductionLa toxocarose est une zoonose répandue, qui peut engendrer des atteintes du système nerveux central. Nous discutons l’épidémiologie, les manifestations cliniques et le traitement de la neurotoxocarose à travers une revue systématique de la littérature.Matériels et méthodesNous avons réalisé une revue systématique de la littérature via une recherche dans les bases de données MEDLINE, SciELO, ScienceDirect et Google Scholar jusqu’en mai 2015 avec une combinaison des termes suivants : « neurotoxocariasis » ou « neurotoxocarosis », « toxocariasis » ou « toxocarosis » et « cerebral » ou « neurologic ».RésultatsCent cas de neurotoxocaroses ont été identifiés. La majorité des patients était de sexe masculin (58 %), avec un âge médian de 42 ans. Les tableaux cliniques prédominants étaient des myélites (60 %), des encéphalites (47 %) et/ou des méningites (29 %). La fièvre était inconstante (23 %). Le mode de transmission suspecté, mentionné dans seulement 49 % des cas, était principalement un contact avec les chiens et/ou chats (67 %) et l’ingestion de nourriture contaminée (31 %). Les examens d’imagerie étaient fréquemment anormaux, avec des lésions hypodenses au scanner cérébral et hyperintenses en séquence T2 à l’IRM cérébrale, dans 65 % et 57 % des cas d’encéphalites respectivement, et dans 92 % des cas de myélite en séquence T2 à l’IRM médullaire. La recherche d’anticorps dirigés contreToxocaraspp. était positive dans la quasi-totalité des cas dans le sérum et le liquide céphalorachidien (99 % et 93 %, respectivement). Les deux traitements les plus souvent utilisés étaient les corticoïdes (72 %) et/ou l’albendazole (68 %) pour une durée d’au moins 3 semaines, qui devaient souvent être répétés. Malgré une faible mortalité (6 %), une rémission complète n’était observée que dans 40 % des cas.ConclusionLa neurotoxocarose, une zoonose complètement évitable, peut aboutir à des séquelles sévères sans un diagnostic précoce. Un tableau clinique compatible, la présence de facteurs de risque, une éosinophilie sérique et un taux élevé d’anticorps dirigés contreToxocaraspp. dans le liquide céphalorachidien doivent alerter le médecin à propos de cette maladie mal connue.