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Hémophilie A acquise sévère à anticorps anti-facteur VIII : à propos d’un cas unique de primo-infection à EBV

Auteurs : Galland J, Mohamed S1, Finance C2, Frotscher B3, Wahl D1
Affiliations : 1Service de médecine interne, CHU de Nancy, hôpitaux de Brabois, Vandœuvre-lès-Nancy, France2Service de virologie, CHU de Nancy, hôpitaux de Brabois, Vandœuvre-lès-Nancy, France3Service d’hématologie biologique, CHU de Nancy, hôpitaux de Brabois, Vandœuvre-lès-Nancy, France
Date 2015 Décembre, Vol 36, pp A128-A129Revue : La Revue de médecine interneDOI : 10.1016/j.revmed.2015.10.069
CA058
Résumé

IntroductionL’hémophilie A acquise (HAA) est une maladie auto-immune rare causée par la présence d’un anticorps anti-facteur VIII. Elle se présente cliniquement par des syndromes hémorragiques spontanés et biologiquement par une élévation du TCA. Le plus souvent idiopathique (environ 50 % des cas), elle peut également être secondaire à des cancers, maladies auto-immunes, d’origine iatrogène et très rarement secondaire à des infections (4 %). Le traitement habituel combine une association de thérapie hémostatique en cas d’hémorragie (facteur VIIa recombinant et/ou des facteurs de coagulation type FEIBA), de supports transfusionnels, et des immunosuppresseurs (corticothérapie, rituximab, cyclophosphamide…). Nous rapportons ici le cas unique d’une patiente de 69 ans ayant présenté une HAA secondaire à une primo-infection à EBV, sans amélioration de l’hémostase après 4 cures de rituximab.ObservationUne femme de 69 ans, sans antécédents particuliers est admise aux urgences pour hématomes spontanées et altération de l’état général. Le bilan biologique d’entrée retrouve un allongement du TCA (70/30), un taux de facteur VIII effondré (< 1 %), des anticorps anti-facteur VIII élevés (169 U bethesda/mL), et une déglobulisation à 4,0 g/dL d’hémoglobine. Dans un premier temps, un support transfusionnel seul est mis en place. Un scanner retrouve un volumineux hématome de la cuisse gauche et du bras droit. Elle est rapidement transférée dans notre service. Le bilan étiologique réalisé retrouve un bilan auto-immun négatif, un scanner corps entier sans argument pour une néoplasie, ni de foyer infectieux profond. Une sérologie EBV est demandée devant la notion d’un syndrome pseudo-grippal 1 mois auparavant. Les anticorps anti-VCA sont fortement positifs en IgG (803 U/mL) et les anticorps anti-EBNA négatifs (577 U/mL). La cinétique est recontrôlée à 15 jours, les anticorps anti-EBNA se positivent fortement (2455 U/mL), en faveur d’une primo-infection EBV. La PCR EBV est négative, puisque nous étions à distance de l’infection. Nous prenons en charge la patiente par support transfusionnel régulier au cours des 15 premiers jours (apparition d’un hématome du psoas), et injection de facteur VIIa recombinant (novoseven). Dans un premier temps, une corticothérapie (bolus de méthylprednisolone 250 mg sur 3 jours puis relais prednisone 1 mg/kg/j per os) et rituximab (375 mg/m2) sont mis en place. Les 4 premières cures de rituximab ne permettent pas la correction du facteur VIII, ni la diminution significative des anticorps anti-facteur VIII (87,3 U bethesda/mL). Du cyclophosphamide per os (100 mg par jour) est alors introduit en plus du rituximab. Le novoseven seul ne permet pas le contrôle du syndrome hémorragique, un traitement par FEIBA est mis en place. Très vite, l’hémoglobinémie se stabilise. Le FEIBA est arrêté 15 jours après...

 Source : Elsevier-Masson
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Galland J, Mohamed S, Finance C, Frotscher B, Wahl D. Hémophilie A acquise sévère à anticorps anti-facteur VIII : à propos d’un cas unique de primo-infection à EBV. Rev Med Interne. 2015 Déc;36:A128-A129.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 07/06/2016.


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