IntroductionLa sclérodermie systémique est une affection systémique du tissu conjonctif caractérisée par la survenue d’une fibrose cutanée et viscérale. La pneumopathie infiltrante diffuse est une complication fréquente et la première cause de morbi-mortalité dans cette pathologie. La difficulté principale est d’apprécier l’activité de la pneumopathie infiltrante diffuse afin de guider au mieux le traitement. Dans la fibrose pulmonaire idiopathique, la tomographie par émission de positon couplée à un scanner (TEP-scan) semble intéressante dans cette optique. Un travail récent a mis en évidence une SUV significativement plus importante dans les aires pulmonaires « saines » au cours de la fibrose pulmonaire idiopathique par rapport à un poumon témoin[1]. Il n’y a pas de donnée dans la sclérodermie systémique. Nous rapportons le cas d’une fixation pulmonaire anormale au TEP-scan chez une patiente ayant une sclérodermie systémique diffuse sans lésion scanographique, ce qui n’a jamais été rapporté auparavant. Cela ouvre des perspectives importantes sur l’intérêt de cet examen pour dépister des lésions au stade infraradiologique et pour apprécier l’activité de la pneumopathie infiltrante diffuse au cours de la sclérodermie systémique.ObservationUne patiente de 47 ans était admise pour une sclérodermie systémique diffuse. Cette patiente aux antécédents d’asthme a été opérée sous cœlioscopie d’une rupture utérine sur la pose d’un dispositif intra-utérin. Le phénomène de Raynaud était apparu 6 mois auparavant. À l’admission, le score de Rodnan modifié était à 30/51. On mettait en évidence une cicatrice pulpaire, une distance inter-incisive à 33 mm, un reflux gastro-œsophagien, une micro-angiopathie organique spécifique et des auto-anticorps de type anti-ARN polymérase III. Il n’existait ni synovite ni friction tendineuse. La patiente ne présentait ni toux ni dyspnée. Le bilan respiratoire initial retrouvait une CVF à 113 %, une CPT à 101 %, une DLCO corrigée à 80 %, une DLCO/VA à 80 % de la théorique. L’échocardiographie était normale. Le score DETECT ne recommandait pas la réalisation d’un cathétérisme droit. La TDM thoracique haute résolution était normale. L’ECG et l’IRM cardiaque ne révélaient pas d’anomalie. Devant le statut sérologique, la patiente bénéficiait d’un TEP-scan à la recherche d’un cancer. Aucune fixation suspecte n’était décrite, par contre, il existait un hypermétabolisme bilatéral des lobes pulmonaires inférieurs avec une SUVmaxà 3 g/mL. Devant l’atteinte cutanée sévère, la patiente bénéficiait d’une corticothérapie à 10 mg/jour associée à un traitement par mycophénolate mofétil (3 g/jour). Des perfusions d’ilomédine étaient initiées à un rythme de 1 jour par mois. Aucune crise rénale n’était à déplorer dans le suivi. L’évaluation 6 mois plus tard retrouvait un scanner t...