IntroductionLe lupus érythémateux systémique (LES) est une affection auto-immune, caractérisée par une atteinte multisystémique de gravité variable. Les manifestations neurologiques et psychiatriques du LES sont un ensemble hétérogène de manifestations cliniques regroupées sous le terme de « neurolupus ». L’objectif principal de notre étude est de déterminer la fréquence des manifestations neuropsychiatriques au cours du LES ainsi que leurs aspects cliniques et radiologiques.Patients et méthodesIl s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients atteints de LES répondant aux critères révisés de l’ACR, colligés dans le service de médecine interne entre janvier 2006 et août 2016. Les patients souffrant de céphalées isolées avec un examen neurologique, une étude du liquide céphalorachidien et une imagerie normale ont été exclus de l’étude, ainsi que ceux ayant un syndrome des antiphospholipides associé. Une analyse descriptive des données cliniques (signes neurologiques), radiologiques (TDM, IRM) et électrophysiologiques (EMG) a été faite.RésultatsDurant la période d’étude, 256 dossiers de patients lupiques ont été colligés, composés de 237 femmes et de 19 hommes (sex-ratio de 0,08). Leur moyenne d’âge était de 31 et 59 ans. Cinquante-deux malades avaient une atteinte neuropsychiatrique soit 20,3 %. Les principales manifestations neurologiques étaient centrales (63,8 %) à type de : convulsion chez 12 patients, troubles psychotiques chez 11 malades et de céphalées chez 9 patients. L’examen neurologique objectivait un syndrome pyramidal (8 patients), un syndrome pseudo-bulbaire (3 patients) et un syndrome neurogène périphérique (18 cas). L’imagerie par résonance magnétique réalisée chez ces patients objectivait : des lésions de démyélinisation (8 patients), une thrombophlébite cérébrale (8 patients), une vascularite cérébrale (2 malades) et une myélite transverse (2 malades). Les manifestations neurologiques périphériques étaient rapportées par 14 malades représentées par : 12 cas de polyneuropathie myélino-axonale et 2 cas de polyradiculonévrite aiguë. Les patients lupiques avec atteinte neuropsychiatrique avaient moins d’atteinte articulaire (p = 0,019), une neutropénie plus fréquente (p = 0,010) et une plus grande activité de leur maladie mesurée par le SLEDAI (p < 0,01).ConclusionL’atteinte neurologique au cours du lupus érythémateux systémique est souvent grave, parfois révélatrice, mettant en jeu le pronostic vital et nécessitant un traitement rapide et efficace. La corrélation des manifestations radio-cliniques avec l’activité de la maladie a été rapportée par plusieurs travaux ainsi que le nôtre.