IntroductionLa fasciite à éosinophiles ou maladie de Shulman se caractérise, dans sa forme typique, par la présence d’une induration sous-cutanée palpable, d’une hyperéosinophilie sanguine et des lésions du fascia. Nous rapportons un cas de fasciite à éosinophiles révélé par une hyperéosinophilie qui a précédé de plusieurs mois les signes cliniques de fasciite.ObservationUne femme âgée de 64 ans, aux antécédents de syndrome de Little avec séquelles motrices, consultait en médecine interne pour une hyperéosinophilie. Pendant près de trois mois, aucune cause n’était retrouvée à l’hyperéosinophilie. La survenue secondaire d’un syndrome œdémateux douloureux des quatre membres permettait d’évoquer le diagnostic de fasciite à éosinophiles. L’imagerie musculaire par résonance magnétique nucléaire était en faveur et l’histologie du muscle et du fascia confirmait le diagnostic. L’introduction de la corticothérapie permettait une correction rapide de l’hyperéosinophilie et du syndrome œdémateux.ConclusionDans cette observation, l’hyperéosinophilie précédait les signes cutanés de la fasciite à éosinophiles. Il est possible que les séquelles de l’encéphalopathie infantile aient masqué les myalgies très fréquemment présentes à la phase initiale. Le diagnostic de fasciite à éosinophiles doit rester à l’esprit du clinicien lors de l’exploration étiologique d’une hyperéosinophilie, même en l’absence de signes cutanés.