IntroductionL’avènement des inhibiteurs du checkpoint immunitaire (ICI), comme l’anticorps anti-PD1 nivolumab et l’anti-CTLA-4 ipilimumab, ont drastiquement amélioré le pronostic du mélanome métastasique. Néanmoins, les ICI peuvent induire des effets secondaires immunomédiés, pouvant mimer des pathologies auto-immunes. Des rhumatismes inflammatoires ont été rapportés dans ce contexte, principalement la polyarthrite rhumatoïde, la pseudopolyarthrite rhizomélique et le lupus érythémateux systémique. En revanche, les vascularites systémiques semblent plus rares avec principalement des atteintes des gros vaisseaux. Nous rapportons ici le cas d’un patient avec une granulomatose éosinophilique avec polyangéite (GEPA, anciennement syndrome de Churg-Strauss) après un traitement par ICI pour un mélanome stade IV.ObservationUne patiente de 34 ans a été traitée par 4 perfusions d’ipilimumab 3 mg/kg + nivolumab 1 mg/kg pour un mélanome métastatique. Sont apparus une toux avec dyspnée et des sibilants, associés à une hyperéosinophilie (HE, 2200/mm3) et un taux élevé d’IgE (763 UI/L). Le bilan à la recherche d’une cause d’HE était normal. L’évolution a été favorable après traitement par bêta2mimétiques et corticoïdes inhalés (b2 m/CSI). Le TEP-TDM ayant montré une excellente réponse, le traitement d’entretien par nivolumab a été poursuivi. Après 4 perfusions supplémentaires, l’état respiratoire s’est à nouveau dégradé, avec récurrence d’une HE à 1760/mm3. Les explorations respiratoires ont montré un trouble ventilatoire obstructif réversible, la fibroscopie était normale et le scanner thoracique montrait des plages de verre dépoli avec épaississement des parois bronchiques. De nouveau le traitement par b2 m/CSI a été efficace mais devant une réapparition des symptômes asthmatiformes à la reprise du nivolumab (effet secondaire grad...