IntroductionLes lésions hyperpigmentées sont classiquement retrouvées dans le lupus érythémateux (LE) cutané, et sont habituellement de nature post-inflammatoire. Elles sont largement observées à la périphérie des lésions cutanées du LE discoïde ou en phase tardive du LE cutané aigu. Une nouvelle variante de LE cutané chronique (LECC) a été décrite dans la littérature : le LE mélanotique, qui se présente d’emblée par des macules hyperpigmentées photodistribuées. Nous en présentons trois nouvelles observations.ObservationCas 1 : Une femme âgée de 64 ans nous a consultés pour une hyperpigmentation du visage évoluant depuis 6 ans, associée à une photosensibilité. L’examen cutané a objectivé une hyperpigmentation maculeuse réticulée grisâtre, localisée au niveau du front, des tempes, des pommettes et du menton, épargnant le fond des rides. Il n’y avait pas d’érythème, d’atrophie ou d’hyperkératose. Le reste de l’examen physique était sans particularités. L’examen histologique a mis en évidence un épiderme atrophique avec orthokératose s’enfoncant dans les orifices folliculaires, un épaississement de la membrane basale avec nécroses kératinocytaires basales, et un infiltrat lymphocytaire superficiel dense périvasculaire et périannexiel. Le bilan de systématisation était négatif. Le diagnostic retenu était celui d’un LE mélanotique. La patiente a été mise sous hydroxychloroquine, tacrolimus 0,1 % et photoprotection avec bonne évolution à 6 mois de traitement. Cas 2 : Une femme âgée de 56 ans, nous a consultés pour une hyperpigmentation du visage et du décolleté évoluant depuis 8 ans sans autres signes associés. À l’examen, elle présentait une hyperpigmentation diffuse brunâtre, sans érythème ni squames, touchant le visage, le décolleté ainsi que le dos des mains. L’examen histologique a conclu à un aspect de LECC. L’immunofluorescence directe (...