Les interféronopathies de type I (IP1) sont un groupe hétérogène de pathologies mendéliennes caractérisées par une activation constitutive de la voie des interférons (IFN) de type I. Elles sont causées par des mutations monogéniques (digéniques dans de rares cas) de protéines ayant un rôle clé dans cette voie de signalisation essentielle de l’immunité innée. Les IP1 peuvent être de transmission autosomique dominante, récessive ou liée à l’X et la pénétrance diffère d’une IP1 à l’autre. Le spectre clinique est large et rassemble principalement une atteinte du système nerveux central associée à des calcifications des noyaux gris centraux et des atteintes cutanées à type de vascularite cutanée pouvant être mutilante. On retrouve aussi fréquemment une atteinte articulaire, avec entre autres une arthropathie déformante non destructrice, une atteinte pulmonaire à type d’hémorragie intra-alvéolaire ou de pneumopathie interstitielle diffuse et plus rarement des atteintes hématologiques à type de cytopénies ou de déficit immunitaire. Les manifestations cliniques varient d’une IP1 à l’autre et leur spectre ne cesse de s’étendre au fil des descriptions de nouveaux patients et de nouvelles IP1. Le syndrome inflammatoire est généralement peu important et des stigmates d’auto-immunité sont fréquemment retrouvés. La quasi-totalité des patients présentent une suractivation constante de la voie des IFN de type I détectée, entre autres, par l’expression des gènes stimulés par l’IFN, aussi appelée « signature interféron ». La morbi-mortalité est importante, mais l’effet bénéfique sur certaines atteintes des thérapies ciblées inhibant l’IFN de type I, comme les inhibiteurs de JAK, représente un espoir thérapeutique chez ces patients.