IntroductionLe coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SARS-CoV-2) est une nouvelle souche de coronavirus, a été détectée en fin décembre 2019 à Wuhan la capitale de la Chine centrale province du Hubei. Il a comme organe cible les poumons induisant une inflammation aiguë pouvant évoluer vers des troubles respiratoires et défaillance multiviscérale. Le spectre complet des présentations n’est pas entièrement élucidé car la pandémie est toujours en cours de progression. Les manifestations oculaires liées à la COVID-19 sont rares, dominées par la conjonctivite et la kératoconjonctivite, quelques rares cas de vascularite rétinienne ont été décrits. Le Molnupiravir est le premier antiviral oral appartenant au groupe des inhibiteurs de l’ARN polymérase qui a démontré un avantage significatif dans la réduction des hospitalisations ou des décès dans les cas légers de COVID-19. Nous rapportons un cas d’une vascularite rétinienne bilatérale post-infection au SARS-CoV 2 et qui a bien répondu au Molnupiravir chez une femme âgée de 30 ans suivie pour maladie de Takayasu.ObservationIl s’agit d’une patiente âgée de 30 ans, non vaccinée contre le COVID-19, suivie pour maladie de Takayasu classe 5 évoluant depuis 2013 et retenue selon les critères ACR 1990. Admise pour bilan étiologique d’une vascularite rétinienne (VR) bilatérale évoluant depuis 20 jours avant son hospitalisation et concomitante à une infection SARS COV 2 confirmée. L’examen ophtalmologique initial objectivait une actuité visuelle à 3/10 à droit et 9/10 à gauche, le segment antérieur et le tonus intraoculaire étaient sans particularités et au fond d’œil (FO) des foyers de vascularite rétinienne avec des infiltrats blanchâtres et décollement séreux rétinien (DSR) en bilatérale. L’angiographie rétinienne à la fluoresceine retrouvait une vascularite active périmaculaire au niveau droit et normale au niveau gauche. La tomographie par cohérence optique (OCT) objectivait un DSR fovéolaire en bilatérale. Le bilan biologique complet comportant la recherche d’auto-immunité et de maladies infectieuses était négatif, même sa maladie n’était pas en poussée. Sur le plan thérapeutique, elle a été mise initialement sous corticothérapie 1 mg/kg/jour pendant 10 jours, l’évolution fut marquée par l’aggravation de l’acuité visuelle à 1/10 en bilatérale avec apparition au FO des plaques hémorragiques et persistance du DSR en bilatérale. En l’absence d’autre étiologie retrouvée et devant l’aggravation sous corticothérapie, la vascularite rétinienne a été attribuée au SARS COV2. Elle a été mise sous Molnupiravir à raison de 8 comprimés par jour pendant 5 jours avec bonne évolution, l’examen ophtalmologique de contrôle objectivait un acuité visuelle à 9/10 à droit et à 10/10 à gauche avec au FO remaniement maculaire séquelle de résorption du DSR sans oedème maculaire ni signes de vascularite rétinienne.ConclusionL’ARN viral du COVID-19 a été détecté dans la rétine des patients atteints et des publications récentes mettent en évidence la possibilité d’une microangiopathie rétinienne chez les patients dont l’infection au COVID-19 est confirmée. L’efficacité directe du Molnupiravir dans les vascularites rétiniennes post-COVID-19 est probable, elle doit encore être évaluée dans le cadre d’essais cliniques.