IntroductionLes hypersensibilités aux opioïdes sont des réactions fréquentes dont la très grande majorité (90 %) est dominée par des réactions d’hypersensibilité non immunologiques dites pseudo-allergiques[1].Il y a 10 % des réactions d’hypersensibilité aux opiacés, qui sont d’origine immunologique et qui sont donc allergiques[1].La gravité de l’hypersensibilité non immunologique aux opioïdes peut aller de simples réactions isolées telles que des rashs, du prurit ou des bouffées vasomotrices jusqu’ à des symptômes pouvant mimer un choc anaphylactique[1].La fréquence des anaphylaxies liées aux opioïdes quels que soient leurs mécanismes est de 9,8 pour 10 000[2].ObservationPatiente de 28 ans drépanocytose SS faisant de multiples crises vaso-occlusives (CVO) depuis son enfance, traitée par morphine avec une bonne tolérance jusqu’en 2015.Elle a présenté en 2015 une CVO osseuse sans douleur thoracique nécessitant à visée antalgique un recours aux morphiniques en intraveineux (chlorhydrate de morphine) s’associant avec l’apparition rapide d’un œdème palpébral bilatéral isolé sans œdème laryngé rapidement amendé après un traitement antihistaminique par cetirizine et un switch par de l’oxycodone. Aucune autre manifestation d’hypersensibilité n’est survenue au cours de cette hospitalisation.En 2016, nouvelle hospitalisation pour crise vaso-occlusive simple, avec de nouveau, apparition d’un œdème palpébral bilatéral isolé avec de l’oxycodone malgré l’absence d’administration formelle de morphine, traité également par un antihistaminique H1 (cetirizine) de résolution favorable.En 2017, épisode simila...