L’artérite à cellules géantes (ACG) sans syndrome inflammatoire est une éventualité connue de tous les praticiens, mais rares sont les séries rapportées. Nous présentons deux observations de neuropathie ischémique antérieure aiguë (NOIAAA) afin de rappeler que des facteurs de risque vasculaire importants chez un patient avec baisse brutale de la vision et protéine C-réactive normale ne doivent pas faire méconnaître la possibilité d’une maladie de Horton. Une femme de 83 ans aux antécédents d’insuffisance cardiaque, d’hypertension artérielle, de fibrillation auriculaire, de cancer du sein 20 ans auparavant, de LMMC présente une NOIAA brutale de l’œil gauche avec une acuité visuelle à compte les doigts. Sa CRP est à 1,5 mg/L. Elle consulte 15 jours après le début des symptômes et rapporte une perte de poids de 14 kg sur 3 mois. Il n’y a aucun autre signe d’ACG. La biopsie d’artère temporale est positive et malgré une corticothérapie rapidement entreprise, aucune récupération n’est observée. Un homme 75 ans aux antécédents d’hypertension artérielle et de diabète insulinodépendant présente une NOIAA de l’œil droit, survenue en plusieurs épisodes. Il ne signale aucun autre signe d’ACG et pas de symptômes généraux. Une corticothérapie est entreprise dès l’entrée et la récupération visuelle est rapidement complète. LA CRP est à 2 mg/L et la biopsie d’artère temporale reviendra positive. Nos deux patients n’ont pas bénéficié d’écho-doppler des artères temporales. La revue la plus récente de la littérature est réalisée par Marins et al. en 2020[1](41 patients). Il s’agit d’une méta-analyse et toutes les publications comportant les termes artérite à cellules géantes et CRP ou vitesse de sédimentation normales sont répertoriées entre 1975 et 2019. Quarante et un dossiers sont retenus. Beaucoup d’articles de cette méta-analyse ne comportent que des mesures de vitesse de sédimentation et pas la protéine C-réactive. La limite de l...