La place de l’échographie dans le parcours de soins de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est fondamentale. Bien qu’elle puisse améliorer la qualité des soins au décours de l’IVG, elle ne doit pas constituer un frein à son accès. La place de l’échographie dans la datation de la grossesse et les alternatives possibles ont donc été étudiées. Une analyse de la littérature a ensuite été réalisée afin de déterminer sa place dans le suivi post-IVG. Lorsqu’une échographie est réalisée, l’estimation de la datation de la grossesse se fait par la mesure de la longueur cranio-caudale (LCC), définie par Robinson, ou par la mesure du diamètre bipariétal (BIP) définie par le Centre français d’échographie fœtale (CFEF) à partir de 11 SA (courbes de Robinson et CFEF) (grade B). De nouvelles courbes ont été actualisées dans l’étude INTERGROWTH. Au vu de la littérature, dans le contexte des demandes d’IVG, un delta de 5 jours est à prendre en compte notamment lorsque la datation de la grossesse évaluée sur la mesure de la LCC ou du BIP correspond à un terme proche de 14 SA (respectivement 80 mm et 27 mm) (accord professionnel). Ainsi la mesure échographique étant fiable à ± 5 jours lorsque les critères de réalisation sont respectés, l’IVG peut être réalisée lorsque les mesures de LCC et/ou de BIP sont respectivement inférieures ou égales à 90 mm et/ou 30 mm (courbes INTERGROWTH) (accord professionnel). Si la réalisation d’une échographie de datation doit être encouragée, pour les femmes déclarant bien connaître la date de leurs dernières règles et/ou la date du rapport sexuel à risque, et pour lesquelles un examen clinique par un professionnel de santé formé est possible, l’absence d’accès à l’échographie de routine ne devrait donc pas être un frein à la programmation de l’IVG demandée (accord professionnel). En cas de grossesse intra-utérine d’évolutivité incertaine, ou de grossesse de localisation indéterminée, sans symptômes particuliers, la patiente doit pouvoir bénéficier de la réalisation d’une échographie endovaginale pour augmenter la précision du diagnostic (grade B). Concernant le suivi post-IVG, les résultats de différentes études de la littérature permettent de ne pas recommander l’utilisation en routine de l’échographie lors de l’IVG instrumentale (accord professionnel). Si celle-ci est réalisée au décours immédiat de l’intervention un endomètre supérieur à 8 mm doit conduire à une réaspiration immédiate (grade B). L’étude échographique de l’endomètre quelques jours après une IVG instrumentale n’apparaît pas pertinente. En cas d’IVG médicamenteuse, la réalisation systématique d’une échographique post-IVG ne peut être recommandée en routine d’après l’analyse de la littérature (grade B). Si elle est pratiquée, l’échographie endovaginale après une IVG médicamenteuse devrait être réalisée à distance (après 15 jours) (accord professionnel). Lorsque l’examen échographique est effectué lors du suivi, son seul but devrait être de déterminer si le sac gestationnel est présent (accord professionnel). Enfin, si une échographie est réalisée dans le parcours d’une IVG, la réalisation d’un compte rendu doit être encouragée précisant les éventuelles anomalies gynécologiques retrouvées mais son absence ne doit pas retarder la programmation de l’IVG (accord professionnel).