L’infection par les virus des hépatites, lorsqu’elle survient pendant la grossesse, peut avoir des conséquences pour l’enfant. Cependant, les risques encourus sont très divers selon le virus en cause.L’infection par le virus de l’hépatite B (HBV), dont la fréquence est variable selon les régions, est préjudiciable si la mère est porteuse chronique de l’AgHBs. Le risque réside en une contamination de l’enfant au moment de l’accouchement, l’enfant contaminé devenant à son tour porteur chronique dans 80 à 90 % des cas. Lorsque la mère présente un ADN viral sérique positif, le risque de transmission à l’enfant est estimé à 90 %. À l’inverse, si la mère ne présente pas d’ADN viral au niveau sérique, le risque de transmission est de l’ordre de 10 à 30 %. Le dépistage de l’AgHBs est obligatoire en France au cours du sixième mois de grossesse : en cas de positivité une sérovaccination systématique du nouveau-né est mise en place. La protection de l’enfant est de 100 % si la mère présentait un ADN viral faible en fin de grossesse (< 150 pg/ml) et moindre (de l’ordre de 70 %) si la mère présentait un taux plus élevé d’ADN viral.Le risque de transmission du virus de l’hépatite C (HCV) est bien moindre, puisqu’il est d’environ 5 % chez une femme virémique en fin de grossesse et d’au moins 10 % si la femme est en outre porteuse du HIV. Le risque est d’autant plus important que la femme possède une quantité importante d’ARN viral plasmatique (> 105copies/ml) et que la durée de rupture des membranes est longue. L’accouchement par voie basse et l’allaitement ne sont pas déconseillés. Les enfants nés de mères répliquant l’HCV en fin de grossesse sont suivis sérologiquement jusqu’à l’âge de 12–15 mois, afin de déterminer leur éventuelle contamination.La transmission du virus delta de la mère à l’enfant est anecdotique et évitée par la sérovaccination HBV du nouveau-né.La transmission intra-utérine du virus de l’hépatite A est très rare, mais des transmissions périnatales peuvent exister. Quant au virus de l’hépatite E, si sa transmission au fœtus a été rapportée, c’est essentiellement chez la mère qu’il est dangereux, entraînant une mortalité dans 15 à 25 % des cas d’infection aiguë survenant au cours du troisième trimestre de grossesse.