L'évolution des candidémies est une question importante au sein d'un établissement prenant en charge des patients d'oncologie, des transplantés d'organes et des patients de réanimation médicochirurgicale polyvalente. Nous avons voulu répondre à différentes questions. Y a-t-il un nombre d'épisodes croissants de candidémies ? L'écologie des Candida a-t-elle changé ? Assiste-t-on à l'émergence deCandida glabrataouparapsilosiscomme cela a été rapporté à différentes reprises aux États-Unis ou en Europe ? Entre 2000 et 2006 le nombre de candidémies est resté relativement stable. Le pourcentage annuel des candidémies, au sein des hémocultures positives, varie peu jusqu'en 2005. Les patients de réanimation et d'oncologie continuent d'être les deux groupes de patients les plus susceptibles aux infections fongiques invasives. En plus de six ans, la fréquence de ces événements reste donc rare. Concernant l'écologie sur un total de 90 candidémies,Candida albicansreste l'espèce majoritaire, mais seulement avec 48 isolats suivi parC. glabrata(23 isolats), le reste des fongémies étant due à cinq autres espèces deCandida sp. La photographie observée, entre 2000 et 2005 pour les candidémies, reste donc la même. Ni la prise en charge de patients de plus en plus immunodéprimés, ni l'augmentation régulière des greffes d'organes solides (reins, poumons) ne semblent avoir modifié l'épidémiologie des candidoses invasives. Au contraire, il restera à confirmer et éventuellement à expliquer, dans les prochaines années, la diminution observée en 2006 : mesures d'hygiène renforcées ? Changement de stratégie dans le traitement empirique et/ou dans le choix des antifongiques de première intention ?