Les antiplaquettaires sont recommandés chez les patients présentant une AOMI symptomatique : niveau de preuve élevé et recommandation forte pour l’aspirine ou le clopidogrel (grade 1A dans la 9eédition des recommandations de l’ACCPChest 2012; 141(Suppl.):e637S–e668S). La bithérapie antiplaquettaire n’est pas recommandée de façon systématique (grade 2B).Après angioplastie et pose de stent, ces mêmes recommandations sont en faveur d’un traitement antiplaquettaire par aspirine ou clopidogrel en monothérapie et déconseillent la bithérapie antiplaquettaire. De même, les recommandations de bonne pratique de la HAS et de l’ANSM (http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2012-07/argumentaire-aap_bon_usage_agents_antiplaquettaires.pdf) recommandent un antiplaquettaire en monothérapie. Ces recommandations précisent qu’« en dépit du fait qu’une bithérapie antiplaquettaire est fréquemment pratiquée en pratique clinique après la pose d’un stent périphérique pendant une durée de 1 mois, le bénéfice de cette pratique dans l’AOMI n’est pas démontré » La revue de la Cochrane Library sur l’utilisation des antithrombotiques pour la prévention des resténoses et occlusions après traitement endovasculaire conclut : l’aspirine à la dose de 50 à 300 mg avant la réalisation du geste apparaît la méthode la plus efficace et la plus sûre de prévention (Dörffler-Melly J, et al. Antiplatelet and anticoagulant drugs for prevention of restenosis/reocclusion following peripheral endovascular treatment. Cochrane Database of Systematic Reviews 2005, Issue 1).Dès lors, quels sont les arguments pour préférer une bithérapie antiplaquettaire à une monothérapie dans cette situation ?Les recommandations de l’ACCP indiquent que des patients désireux de rechercher une efficacité thérapeutique supérieure (bien qu’elle ne soit pas démontrée) et prêts à prendre un risque hémorragique plus élevé peuvent être amenés à choisir une bithérapie. De surcroît pour les recommandations de la HAS : en cas d’angioplastie complexe avec pose de stent (dégâts pariétaux, embolie nécessitant une thromboaspiration) ou d’angioplastie distale sous-poplitée, un double traitement antiplaquettaire (aspirine 75–325 mg/j + clopidogrel 75 mg/j) peut être recommandé de façon empirique pour une période de 1 mois. La monothérapie doit être poursuivie au long cours après une angioplastie périphérique (grade A). L’observance médicamenteuse doit être prise en compte dans ces différentes stratégies. Enfin, la place des tests fonctionnels plaquettaires en pratique clinique reste à préciser.