Les infections urinaires nosocomiales (IUN) sont les plus fréquentes des infections nosocomiales, associées dans la grande majorité des cas à un cathétérisme vésical. Les critères de définition actuellement utilisés (définitions des 100 recommandations) reposent sur la présence de symptômes, la présence ou non d’un cathétérisme vésical et le niveau de leucocyturie et de bactériurie déterminés par l’examen cytobactériologique des urines (ECBU). Ces définitions n’envisagent pas toutes les situations et doivent être élargies. Les conditions de prélèvement, de transport et de conservation des urines influent largement sur la leucocyturie et surtout sur le niveau et la nature de la bactériurie retrouvée à l’ECBU. L’interprétation de l’ECBU doit tenir compte de diverses situations épidémiocliniques. Les patients porteurs d’un cathéter urinaire sont souvent asymptomatiques et présentent une leucocyturie non spécifique d’IUN, d’autant plus fréquente que la durée du sondage est longue. Chez ces patients, le diagnostic d’IUN repose donc essentiellement sur le niveau de la bactériurie qui est le plus souvent polymicrobienne et quasi toujours présente après une longue durée de sondage. Chez les patients non sondés et symptomatiques, l’absence d’une leucocyturie a une bonne valeur prédictive négative, et sa présence avec une bactériurie, même peu élevée (103à 105ufc mL–1), signe une infection urinaire. Chez les patients symptomatiques ou porteurs de sonde, le dépistage par bandelettes urinaires ne peut se substituer à l’ECBU. Le dépistage systématique d’une infection urinaire (bandelette ou ECBU) n’est justifié que dans certaines situations impliquant la mise en œuvre d’un traitement en cas de dépistage positif.