Cas cliniqueUne femme de 77 ans, entrée pour fièvre, céphalées, confusion était mise sous ceftriaxone après 2 hémocultures. À J2 elle présentait vertiges, nystagmus, ataxie, hypoacousie et acouphènes gauches. Les hémocultures isolaientStreptococcus suis(S. suis) sérotype 2 sensible à la pénicilline. La ponction lombaire faite à J5 retrouvait une méningite lymphocytaire. L’échographie cardiaque était normale. L’évolution était favorable. À 3 mois l’ataxie avait disparu, il persistait une hypoacousie. La patiente avait dépecé huit jours avant la tête d’un sanglier chassé par son mari, et préparé le museau et la langue.DiscussionS. suiscommensal des voies aériennes supérieures du porc, peut être pathogène, et cause de septicémie, de méningite, d’endocardite, de polyarthrite et de pneumonie.L’homme se contamine en manipulant la viande crue. La bactérie pénètre dans l’organisme par une plaie, cause septicémie et choc septique. Elle passe facilement la barrière hémato-méningée. Les méningites sont particulières par la forte proportion d’atteintes cochléo-vestibulaires associées.La majorité des infections invasives chez le porc et chez l’homme est due au sérotype 2.Depuis 1968 des cas sporadiques ont été décrits dans le monde entier surtout en Europe du Nord, et en Asie et plus récemment des épidémies en Chine. La dernière en 2005 a été marquée par la survenue de syndromes de chocs toxiques streptococciques.Le sanglier est aussi un réservoir deS. suis. Plus que la chasse c’est la préparation du sanglier qui est à risque.Le traitement repose sur la pénicilline, l’amoxicilline ou les céphalosporines injectables plus ou moins gentamicine. L’administration de corticoïdes pour diminuer la surdité, par analogie avec la méningite à pneumocoque, n’a fait l’objet que de quelques cas rapportés.