Que faire face au risque hémorragique des hypovitaminoses K et des traitements par les antivitamines K ?
Auteurs : Sié P1Une carence en vitamine K entraîne un déficit des facteurs dépendants de la vitamine K avec pour conséquence une hypocoagulabilité avec chute du temps de Quick exprimé en taux de prothrombine (TP) ou, chez les patients traités par anticoagulant oral, par l'élévation de l'INR. L'objectif de l'anesthésiste est de préparer l'intervention en remontant dans la zone de sécurité qui se situe au-delà de 50 % de TP et en dessous de 1,5 d'INR. Les moyens utilisés seront choisis en fonction de l'urgence de la correction. L'administration de vitamine K par voie orale ou parentérale permet d'atteindre un niveau de sécurité en 6 à 12 h. Une dose de 5 mg est généralement suffisante. Si l'on veut corriger immédiatement le déficit en facteurs dépendants de la vitamine K, il faut administrer la fraction PPSB par voie intraveineuse. En pratique, la durée minimale d'interruption postopératoire d'un traitement AVK dépend de la reprise possible d'un traitement par voie orale et du risque hémorragique postopératoire. Pendant cette période plus ou moins longue, la nécessité d'un traitement anticoagulant relais par une héparine est à discuter en fonction du risque thrombotique.