IntroductionLe traitement antituberculeux est efficace mais comporte de nombreux effets secondaires. Parmi eux, la neuropathie induite par l’isoniazide peut être prévenue simplement.ObservationsUne patiente de 42 ans infectée par le VIH présente une altération de l’état général associée à un syndrome interstitiel pulmonaire et des adénopathies médiastinales. La tuberculose n’est pas confirmée microbiologiquement mais le traitement est instauré avec succès. Trois mois plus tard apparaissent des douleurs distales des membres inférieurs, d’évolution ascendante. Il existe une hypoesthésie superficielle jusqu’aux aines et une abolition des réflexes ostéotendineux achilléens. La dose d’isoniazide est diminuée de 5 à 2,5 mg/kg/j compte tenu d’un statut d’acétyleur lent et un traitement par vitamine B6 à 250 mg/j est débuté. L’examen clinique se normalise alors en quelques semaines.ConclusionsLa neuropathie à l’isoniazide survient en présence de facteurs de risque (VIH, alcoolisme, diabète, insuffisance rénale, dénutrition, grossesse ou allaitement, médicaments neurotoxiques) et se manifeste initialement par des brûlures des pieds. La vitamine B6 est le traitement préventif à faible dose et curatif à forte dose. La survenue des symptômes doit en outre conduire à réaliser un test d’acétylation et à diminuer la dose d’isoniazide à 3 mg/kg/j, voire moins chez les acétyleurs lents.