Introduction et but de l’étudeLes apports énergétiques (AE) et protéiques (AP) sont souvent insuffisants pendant l’hospitalisation. L’état nutritionnel s’aggrave, responsable d’une surmortalité intra-hospitalière. Le but de cette étude est d’évaluer l’association entre les ingesta en Unité de Gériatrie Aiguë (UGA) et la mortalité plusieurs mois après l’hospitalisation.Matériel et méthodesNous avons recruté consécutivement 154 patients hospitalisés dans les UGA de 3 centres hospitaliers. L’état nutritionnel et les comorbidités ont été évalués à l’admission. Les ingesta ont été calculés sur la base d’un recueil alimentaire sur 3 jours consécutifs (diagramme de portion) en début d’hospitalisation. La mortalité a été étudiée pendant plusieurs mois après l’admission en UGA (courbes de survie et modèle de Cox ajusté).Résultats et analyse statistiqueParmi les 154 patients inclus (70 % de femme, âge moyen de 86 ans), 60 % étaient dénutris à l’admission (critères HAS). En moyenne les AE et les AP quotidiens étaient de 1366 kcal (22 kcal/kg/j) et 55 g (0,89 g/kg/j) respectivement. Seul 14,9 % des patients atteignaient les apports nutritionnels conseillés. Parmi les 134 patients suivis sur une durée médiane de 300 jours, 37 (27,6 %) sont décédés. En considérant la médiane des apports énergétiques (1400 kcal/j) et après ajustement sur l’âge, le sexe, l’autonomie (ADL), le score de comorbidité de Charlson, l’IMC et l’albuminémie à l’inclusion, la mortalité post-hospitalière était significativement plus élevée chez les patients qui avaient les ingesta les plus faibles (< 1400 kcal/j) : HR 1,59 IC95 % (1,09–2,41),p = 0,02.ConclusionChez les personnes âgées, les ingesta faibles pendant une hospitalisation restent associés à une surmortalité plusieurs mois après la sortie, en tenant compte de facteurs confondants. Devant la très forte prévalence de la dénutrition dans cette population et des apports énergétiques largement insuffisants il est important de proposer une prise en charge nutritionnelle précoce.