La faim et la satiété sont les deux composants essentiels de la prise alimentaire. Ils dépendent d’un comportement motivé complexe qui inclut des facteurs liés aux besoins énergétiques de l’organisme (facteurs homéostatiques) et d’autres relatifs à l’expérience, les habitudes, les opportunités ou les situations (facteurs non homéostatiques). L’ensemble des conduites aboutissant à la prise alimentaire chez l’être humain répond à une triple demande : énergétique, hédonique et symbolique car, à travers l’acte de manger, s’exprime tout un réseau de significations qui dépassent le cadre alimentaire. La régulation du comportement alimentaire met en jeu, dès la phase anticipatoire, des hormones gastro-intestinales qui préparent l’organisme au challenge nutritionnel, puis, dès les nutriments ingérés, des hormones de satiété et d’adiposité qui régulent ensuite la quantité de nourriture à venir, la fin du repas (satiété) et les intervalles entre les repas. Ces signaux exercent également une action primordiale au niveau central en agissant sur des structures clés de l’hypothalamus et du tronc cérébral. Par ailleurs, le plaisir ressenti lors de l’ingestion d’aliments renforce le processus de prise alimentaire épisodique. Le circuit dopaminergique méso-cortico-limbique intervient dans les boucles de renforcement qui permettent à l’organisme de se diriger efficacement vers les sources de nourriture essentielles au maintien d’une balance énergétique équilibrée. Lorsque surviennent des dysrégulations comme l’obésité induite par un comportement hyperphagique ou l’anorexie mentale, à côté des troubles psychologiques décrits, on observe des altérations notables dans la régulation des signaux endocrines (leptine, insuline, ghréline) et dans la transmission dopaminergique/sérotoninergique. Ces altérations contribueraient à une dérégulation du plaisir et des moyens mis en jeu pour l’obtenir.