La quantité totale de sodium présente dans le secteur extracellulaire détermine le volume extracellulaire. Ainsi, toute variation du contenu en sodium du liquide extracellulaire entraîne une variation dans le même sens du volume extracellulaire. La quantité totale de sodium contenue dans le liquide extracellulaire dépend d’une part des apports alimentaires, et d’autre part des sorties de sodium rénales et extrarénales. Physiologiquement, les sorties extrarénales étant négligeables et non régulées, l’homéostasie du sodium repose sur la capacité du rein à excréter le sodium alimentaire. La régulation de l’excrétion rénale du sodium est assurée par plusieurs systèmes de régulation – pro- et antinatriurétiques – capables d’agir localement ou à distance (régulation neurohormonale), et complémentaires par leur cinétique de mise en place et leurs mécanismes d’action. Le système rénine–angiotensine–aldostérone joue un rôle majeur dans la régulation de l’homéostasie du sodium et constitue le principal système de régulation. Dans cette revue sont abordés successivement les différents compartiments liquidiens de l’organisme, les principaux systèmes de régulation du bilan de sodium, les implications physiopathologiques, ainsi que de nouveaux concepts impliquant des stocks de sodium sous-cutanés dans l’homéostasie sodée, à la lumière des récentes découvertes sur le sujet.