L'œdème pulmonaire est défini comme l'accumulation pathologique de liquide dans les espaces et tissus extravasculaires pulmonaires. Il s'agit d'une pathologie fréquente dont la prise en charge est une urgence et dont la gravité peut s'échelonner d'une simple dyspnée d'effort à une insuffisance respiratoire majeure. Il est classique de distinguer deux types d'œdème pulmonaire : cardiogénique et non cardiogénique. Bien qu'ils aboutissent dans les deux cas à une altération de l'hématose, leur prise en charge thérapeutique diffère du fait de mécanismes physiopathologiques différents. L'œdème pulmonaire cardiogénique est plus fréquent et secondaire à une augmentation de la pression hydrostatique dans les capillaires pulmonaires, souvent en rapport avec une insuffisance cardiaque gauche. Le liquide est alors un transsudat et le traitement vise à rétablir une pression normale dans les capillaires pulmonaires. L'œdème pulmonaire non cardiogénique, dont le syndrome de détresse respiratoire aiguë en est la forme la plus sévère, est quant à lui la conséquence d'un processus associant agression directe et inflammation aboutissant à des lésions de la membrane alvéolocapillaire dont les étiologies sont nombreuses, intra- ou extrathoraciques. Le liquide extravasé est un exsudat et la prise en charge vise d'une part à corriger l'hypoxémie mais surtout à éviter toute aggravation supplémentaire par la ventilation mécanique des lésions pulmonaires. Le pronostic de l'œdème cardiogénique est meilleur que celui de l'œdème lésionnel malgré l'amélioration de sa prise en charge, notamment ventilatoire. Les œdèmes pulmonaires neurogéniques, d'altitude et de réexpansion sont moins fréquents et de mécanismes physiopathologiques moins bien compris.