L’hémoptysie est une expectoration de sang provenant des voies aériennes sous-glottiques. Le diagnostic en est facile si l’on assiste à l’épisode, mais il est souvent discuté sur le seul interrogatoire ou en cas de rejet massif ayant conduit d’emblée à l’intubation avec ventilation. Il faut distinguer les hémoptysies « symptômes » des hémoptysies « maladies ». Les hémoptysies « symptômes » ont essentiellement une valeur diagnostique si la pathologie causale n’est pas connue, toute hémoptysie, même minime, devant conduire à une recherche étiologique rigoureuse. L’hémoptysie « maladie » réclame un traitement pour elle-même car elle fait courir un risque vital par inondation des voies aériennes respiratoires. La prise en charge est donc différente selon que l’on se trouve dans l’un ou l’autre cas. La frontière entre les deux est cependant parfois étroite, conditionnée par l’abondance de l’hémoptysie, le terrain sur lequel elle survient, l’étiologie en cause et donc le mécanisme physiopathologique sous-jacent. Les nouvelles techniques radiologiques, notamment les acquisitions par tomodensitométrie volumique multidétecteurs, avec injection de produit de contraste et reconstruction multiplanaire en projection des intensités maximales d’épaisseur variable, modifient considérablement la prise en charge de ces malades en précisant, avant toute thérapeutique invasive, la localisation et le mécanisme de l’hémoptysie, impliquant maintenant, dans certaines circonstances, d’éliminer en premier lieu une atteinte artérielle pulmonaire, même s’il s’agit de l’atteinte la moins fréquente, pour orienter d’emblée vers une vaso-occlusion artérielle pulmonaire. Dans le cas le plus fréquent, où les artères bronchiques et systémiques sont responsables du saignement, ces informations guident au mieux le geste thérapeutique radiologique d’artérioembolisation bronchique en montrant d’emblée la localisation ectopique de certaines artères ou la participation systémique non bronchique à l’origine du saignement.