ObjectifsLa cystoprostatectomie robotique s’est répandue dans les centres de référence en Europe et aux États unis. Plusieurs techniques intracorporelles ont été décrites mais restent difficiles à reproduire. Nous décrivons la technique de néovessie intracorporelle en Y avec les résultats préliminaires de notre série.MéthodesLa cystectomie robotique est réalisée au robot Da Vinci SI. Le premier temps est le curage ganglionnaire extensif puis la cystoprostatectomie. L’entérocystoplastie commence par une anastomose iléo-urétrale à 50 cm de la valve iléocæcale par 2 hémisurjets de Quill 3/0 sous couvert d’une sonde Foley Ch. 22. Les 2 anses afférentes et efférentes sont coupées à 25 cm utilisant l’endoGIA. La continuité iléale est reconstituée à l’aide d’une endoGIA puis d’un surjet de PDS 3/0. Les 2 anses du remplacement sont ouvertes sur leur longueur en gardant une cheminée de 5 cm sur chacune. Le plan postérieur de la plastie est suturé par Vloc 3/0, suivi du plan antérieur. Les anastomoses urétéro-iléales sont faites sur sondes double J.RésultatsDe janvier 2014 à mai 2017, 7 patients ont bénéficié d’une néovessie intracorporelle en Y. La moyenne d’âge était de 62 ans (51–70). Les indications étaient un TVIM dans 4 cas et une T1 haut grade chez 3 patients. Le temps opératoire moyen était de 460 min. Le saignement était évalué à 560 mL en moyenne. La durée d’hospitalisation était de 9 jours (6–12). Les marges chirurgicales et ganglions étaient négatifs avec une moyenne de 21 ganglions. Deux patients ont eu une infection urinaire postopératoire (Clavien I). Pour un suivi de 15,4 mois, 4 patients étaient continents et 3 patients avaient des érections satisfaisantes avec iPDE5. Aucune récidive n’a été notée.ConclusionLa néovessie intracorporelle en Y est une option valable dans la cystectomie robotique. Elle est facilement reproductible et permet des résultats fonctionnels satisfaisants.