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Zygomycoses (II). Entomophthoromycoses tropicales : basidiobolomycose et conidiobolomycose

Auteurs : Pihet M1, Chabasse D
Affiliations : 1Laboratoire de parasitologie–mycologie, Consultation des maladies parasitaires et tropicales, Institut de biologie en santé, Centre hospitalier universitaire, 4, rue Larrey, 49933 Angers cedex 09, France
Date 2014 Août, Vol 11, Num 3, pp 1-11Revue : EMC - Maladies infectieusesType de publication : revue de la littérature; DOI : 10.1016/S1166-8598(14)64869-9
Infections fongiques
Résumé

Les entomophthoromycoses dues aux Entomophthorales sont, à l’opposé des mucormycoses (qui sont des infections cosmopolites et opportunistes), des infections essentiellement rencontrées en zone tropicale et sans facteur favorisant évident, en dehors d’un éventuel traumatisme. Elles sont responsables de lésions sous-cutanées évoluant sur un mode chronique et habituellement bien supportées au départ, sans mettre en jeu le pronostic vital. On distingue classiquement la basidiobolomycose et la conidiobolomycose. La basidiobolomycose àBasidiobolus ranarum, ou entomophthoromycose sous-cutanée, affecte surtout des enfants ou adolescents en milieu rural. Les lésions se présentent le plus souvent comme une panniculite inflammatoire touchant les épaules, le thorax et les fesses. Il n’y a habituellement pas d’envahissement des organes profonds, mais des localisations digestives et des atteintes disséminées ont été rapportées. La conidiobolomycose àConidiobolus coronatus, aussi appelée rhinophycomycose, touche plutôt l’adulte jeune. Elle se présente au début par un granulome endonasal qui envahit progressivement la région du nez puis toute la face, pour aboutir à une déformation parfois monstrueuse du visage. L’évolution des entomophthoromycoses est en général très lente et, de ce fait, les patients tardent souvent à consulter. Le diagnostic repose essentiellement sur l’étude anatomopathologique. Dans les tissus, les filaments des Entomophthorales, d’aspect voisin de celui des Mucorales – c’est-à-dire larges, peu septés et de diamètre variable –, sont entourés par un manchon de polynucléaires éosinophiles (phénomène de Splendore–Hoeppli). Contrairement à ce qui est observé au cours des mucormycoses, il n’existe pas d’envahissement vasculaire. La culture sur milieu de Sabouraud sans antibiotique ni cycloheximide permet d’isoler l’espèce en cause. Le traitement médical fait appel aujourd’hui aux antifongiques triazolés (itraconazole ou posaconazole), mais l’amphotéricine B ou l’iodure de potassium restent plus facilement accessibles dans les pays en développement. Le traitement médical peut être complété par une chirurgie d’exérèse ou réparatrice. Le pronostic de ces infections est en général favorable.

Mot-clés auteurs
Entomophthoromycose tropicale; Basidiobolomycose; Conidiobolomycose; Phénomène de Splendore–Hoeppli;
 Source : Elsevier-Masson
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Citer cet article
Pihet M, Chabasse D. Zygomycoses (II). Entomophthoromycoses tropicales : basidiobolomycose et conidiobolomycose. EMC - Maladies infectieuses. 2014 Août;11(3):1-11.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2020.


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