Patients et méthodes.Trois cents patients d’un service de rhumatologie (âge moyen : 49,2 ± 15,5 ans) et 100 infirmières du même hôpital universitaire (âge moyen : 36 ± 8,6 ans) ont répondu à un questionnaire sur l’effet placebo dans le traitement de la douleur.Résultats. Les patients pensaient que les pourcentages de personnes répondant occasionnellement ou constamment au placebo étaient de 32 % (± 22 %) et 21 % (± 17 %) respectivement. Les chiffres étaient à peine plus élevés pour les réponses faites par les infirmièr(e)s : 42 % (± 23 %) et 23 % (± 17 %). Seulement 27 % des patients et 58 % des infirmièr(e)s admettaient qu’une disparition des douleurs pouvait survenir sous placebo. Le pourcentage moyen d’amélioration induit par un placebo était estimé à 21 % (± 17 %) (patients) et 30 % (± 18 %) (infirmièr(e)s) de celui induit par l’antalgique testé. Seulement 23 % des patients et 24 % des infirmièr(e)s admettaient la possibilité d’effets nocebo lors de l’emploi de placebos.Conclusion.Lors des études en double-insu, les trois-quarts des patients sous placebo très améliorés par celui-ci ou affectés par un effet nocebo doivent conclure qu’ils ont reçu le vrai traitement, ceci minimisant le différentiel entre ce dernier et le placebo. La perception du placebo étant par ailleurs négative chez la majorité des patients et des infirmièr(e)s, une information minimale sur ce que sont les effets placebo et nocebo pourrait être prodiguée au moment de l’obtention du consentement éclairé lors des études en double-insu.