ObjectifsBien que de nombreux facteurs de risque aient été décrits au cours de l’ostéonécrose aseptique (ON), le bilan étiologique n’identifie aucun de ces facteurs dans environ 40 % des cas qui sont alors considérés comme idiopathique. Depuis quelques années, différentes coagulopathies ont été incriminées dans le risque de thrombose intravasculaire. Ces coagulopathies pourraient-elles intervenir dans la physiopathologie de certaines ON et expliquer une part des formes dites idiopathiques ?MéthodesNous avons réalisé une étude prospective comportant 39 cas et 39 témoins. Les cas sont des sujets affectés d’une ON d’après des critères radiologiques. Les témoins sont appariés sur l’âge et le sexe, indemnes d’insuffisance rénale, hépatique et syndrome inflammatoire. Les facteurs de risque classique d’ON ont été recherchés pour chacun des patients. Le bilan de thrombose comprenait : antiphospholipides, anti-2GPI, antiprothrombine, anticoagulant circulant lupique, lipoprotéine (a), protéines S et C, antithrombine, résistance à la protéine C activée, mutation du gène de la prothrombine et de la 5,10 Méthylènetétrahydrofolate reductase (MTHFR).RésultatsSoixante et onze pour cent des cas présentaient un facteur de risque classique d’ON contre 38 % des témoins. Le tabagisme, non identifié comme un facteur de risque traditionnel d’ON, est également plus fréquemment retrouvé chez les cas que chez les témoins. Un pourcentage de 56,4 % des cas présentaient au moins une coagulopathie contre 48,7% des témoins (différence non significative).ConclusionLes facteurs classiques d’ON qui sont statistiquement significatives sont l’exogénose et le tabagisme. Notre étude ne plaide pas pour une influence des coagulopathies dans la constitution d’une ON. Des études de plus grande envergure sont nécessaires pour confirmer ces conclusions.