Le groupe sanguin Rhésus (Rh) présente une grande diversité génétique. Les anticorps dirigés contre ses antigènes imposent le recours à des unités n’exprimant pas l’antigène correspondant. Les anticorps anti-Rh sont réputés avoir une incidence transfusionnelle et obstétricale. Un sujet avec un anti-RH18 est difficile à transfuser du fait de la pénurie d’unités RH :−18. Non seulement l’antigène RH18 est de fréquence élevée, mais les réactifs de routine ne détectent pas correctement ce phénotype, qui est codé par 4 principaux allèles : RHCE*ceAR, RHCE*ceEK, RHCE*ceBI et RHCE*ceSM. Ils encodent également un RH5 partiel nommé RH19. Dans la majorité des cas, il y a une association avec un antigène RH1 partiel. Nous présentons plusieurs cas de femmes enceintes RH :−18 ayant différents génotypes (avec ou sans RH1 partiel), étant drépanocytaires ou pas, présentant des profils réactionnels variés avec des anticorps de titre variable et étant dans des situations cliniques différentes (transfusion in utéro – transfusion de l’enfant à la naissance – prise en charge d’une hémorragie de la délivrance). Dans la majorité des cas, le titre de l’anti-RH19 était supérieur à celui de l’anti-RH18. Pour transfuser ces sujets, en l’absence d’unité phénocompatible, il a fallu tester des unités de phénotypes suivants : RH :1,−2,−3,−4,−5 (D--), RH :−1,−2,−3,4,5 (rr), RH :−1,−2,3,4,−5 (r”r”), RH :1,−2,3,4,−5 (R2R2), RH :−61 (CEVF-) et RH :−1,−2,−3,−4,−5 (Rhnull). En fonction de la puissance de l’anticorps, de la situation clinique et de la disponibilité des unités, la meilleure alternative a pu être choisie. Dans tous les cas, une coopération étroite entre les différents acteurs a été indispensable.