IntroductionNous avons montré dans la cohorte française D.E.S.I.R qu’une élévation modérée de la concentration des γGT et des ALAT est associée à une augmentation du risque de diabète de type 2, en particulier en l’absence d’obésité. Cependant les mécanismes physiopathologiques sous-jacents restent mal connus.Patients et MéthodesNous avons étudié 1 310 individus de la cohorte européenne RISC portant sur les déterminants de l’insulino-résistance. Tous les sujets ont eu une HGPO et un clamp euglycémique. La sensibilité à l’insuline, des indices d’insulino-sécrétion et de clairance de l’insuline ont été calculés.RésultatsAprès ajustement sur l’âge, le sexe, la masse musculaire et le tour de taille, la sensibilité à l’insuline était inversement corrélée à la concentration des ALAT et des γGT (p < 0,0001 pour chacun) mais pas des ASAT. Les γGT était le marqueur le plus fortement associé à l’insulino-résistance, définie par une valeur M/I du clamp dans le premier quartile [γGT > 20 UI/l, OR = 1,8 (IC 95% : 1,3–2,5), p = 0,002]. Les ALAT mais pas les γGT étaient significativement corrélées à la concentration plasmatique du glucagon à jeun (p = 0,005). En analyse multivariée, la concentration des γGT ou des ALAT était significativement associée à la sécrétion d’insuline et à la clairance de l’insuline au cours de l’HGPO.ConclusionLes γGT et les ALAT sont étroitement associés à la sensibilité à l’insuline mais aussi à l’insulino-sécrétion dans une population non-diabétique. Les γGT sont également associés à la clairance de l’insuline. Ces données soulignent la robustesse de ces marqueurs hépatiques pour identifier des individus potentiellement insulino-résistants et à risque de dysglycémie.