IntroductionLe nerf musculocutané, moteur pour les muscles de la loge antérieure du bras et sensitif pour la face latérale de l’avant-bras, a une origine apparente variable. La réalisation d’une anesthésie locorégionale comme le bloc axillaire pour la chirurgie du membre supérieur nécessite de connaître les variations anatomiques qui peuvent avoir un impact sur le déroulé du geste. Les objectifs de cette étude sont d’évaluer la possibilité d’un repérage échographique des variations de l’origine apparente du nerf musculocutané et de documenter ces variations.Matériels et méthodesDans un premier temps, afin d’évaluer la fréquence des variations d’origine apparente du nerf musculocutané, 22 membres supérieurs (11 donneurs) ont été disséqués. Dans un deuxième temps, les variations ont été recherchées par échographie (Canon Aplio i800, sonde linéaire 18 MHz) sur 12 membres (6 donneurs), disséqué secondairement afin d’établir la concordance entre l’échographie et l’anatomie.RésultatsLe nerf musculocutané, disséqué chez 7 hommes et 10 femmes, pouvait soit naître « classiquement » du faisceau latéral (85,3 %), soit naître plus distalement au bras (8,8 %), accolé au nerf médian ; il n’était pas individualisable dans 5,9 % des cas et ses branches d’innervation étaient alors fournies par le nerf médian. En échographie, chez 2 hommes et 4 femmes, le nerf musculocutané apparaissait naître plus distalement au bras dans 25 % des cas. La dissection a permis de confirmer les données échographiques pour tous les sujets.DiscussionCette étude originale démontre la fiabilité de l’échographie comme moyen de visualisation des variations d’origine du nerf musculocutané. La plus fréquente des variations est la naissance du nerf musculocutané à partie moyenne du bras, après accolement au nerf médian.ConclusionLes variations d’origine apparente du nerf musculocutané, fréquentes, peuvent être visualisées en échographie et doivent être prises en compte lors de la réalisation d’un bloc axillaire.