IntroductionLes blocs nerveux distaux du pied (nerfs tibial, sural, fibulaires profond et superficiel) assurent l’anesthésie et l’analgésie postopératoire lors des chirurgies du pied, tout en conservant la motricité extrinsèque, favorisant ainsi la mobilisation précoce. Néanmoins, le bloc du nerf tibial à la cheville entraîne une anesthésie du talon, pouvant contribuer à un moins bon contrôle postural et à un risque accru de chute.ObjectifDécrire les bases anatomiques d’une technique d’anesthésie locorégionale nouvelle : le bloc du compartiment plantaire.Matériels et méthodesDans un premier temps, afin de comprendre le compartiment plantaire, deux pieds ont été disséqués : un plan par plan, l’autre sectionné selon un plan oblique d’environ 60° avec des coupes d’environ 1 cm d’épaisseur.Dans un deuxième temps, afin d’étudier la faisabilité technique, 6 pieds ont été injectés sous échographie au niveau du compartiment plantaire : 4 avec 5 mL et 2 avec 10 mL de gélatine colorée. Pour un pied, du produit de contraste iodé a été mélangé avec la gélatine colorée afin de procéder à une reconstruction tridimensionnelle tomodensitométrique avant dissection.RésultatsVisibles en échographie, les nerfs plantaires médial et latéral se situent entre le calcanéus et le muscle carré plantaire latéralement, et le muscle abducteur de l’hallux médialement, au sein d’un canal fibreux, secondairement segmenté plus distalement par une lame fibreuse. Alors que les injections de faible volume (5 mL) ne diffusent pas jusqu’aux nerfs calcanéens médiaux, ceci n’est pas le cas pour les deux injections de 10 mL.Discussion et conclusionCette étude démontre la faisabilité technique du bloc du compartiment plantaire, qui assure un bloc nerveux des nerfs plantaires médial et latéral, sans atteinte des branches calcanéennes médiales, et permet ainsi une préservation de la sensibilité du talon.