L’objectif de ce papier est la signification fonctionnelle de cette variation anatomique. Spécialisation de la main : solution de stabilisation du bord cubital de la main, témoin de la persistance d’une adaptation à l’appui sur la paume de la main ?Les premières descriptions remontent vers 1893 avec Paterson. Le mécanisme de cette fusion serait un défaut de séparation ou de fragmentation des os du carpe selon Oberlin, lors du développement embryonnaire. Les synostoses lunotriquétrales sont classées en IV types selon Minnaar : type I (fusion incomplète ressemblant à une pseudarthrose radiographique), type II (fusion avec persistance d’un sillon variable à la séparation habituelle des deux os), type III (fusion complète isolée), type IV (fusion complète associée à d’autres anomalies du carpe).Les auteurs présentent à partir d’un cas clinique une étude biomécanique du retentissement de cette synostose sur le carpe entier, aidés de clichés radiographiques standard, dynamiques et scannographiques. Il s’agit d’un homme de 31 ans, originaire de Martinique qui présente une synostose lunotriquétrale bilatérale et isolée (type I à droite, type III à gauche), de découverte fortuite après un traumatisme bénin du poignet gauche. La seule particularité clinique relevée est l’existence d’un ressaut bilatéral de la tête cubitale lors de l’inclinaison cubitale.L’analyse comparative des deux types de synostose et du ressaut de la tête cubitale dans les postions de pronation, supination et position neutre sont étudiés. Cette observation est argumentée par une étude anatomique comparée.