Les néphropathies interstitielles aiguës immuno-allergiques représentent environ 3 % des causes d’insuffisance rénale aiguë. Les molécules les plus souvent responsables sont les bêtalactamines, la rifampicine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les diurétiques. La présentation clinique peut être paucisymptomatique rendant le diagnostic difficile, ou plus caractéristique avec les signes généraux d’une réaction d’hypersensibilité. Sur le plan rénal, le tableau associe une insuffisance rénale de sévérité variable à une protéinurie, une hématurie et une leucocyturie. L’éosinophilie et l’éosinophilurie sont évocatrices mais non constantes et non pathognomoniques. L’apport des examens complémentaires est limité. Seule la biopsie rénale, réalisée lorsque le tableau n’est pas typique ou l’évolution non rapidement favorable permet de poser un diagnostic de certitude en montrant un infiltrat interstitiel d’intensité variable accompagné éventuellement de granulomes et d’un certain degré d’atrophie tubulaire. L’évolution est le plus souvent favorable après l’arrêt du médicament responsable mais une insuffisance rénale chronique peut persister dans certains cas. Outre le traitement symptomatique, une corticothérapie de courte durée peut être discutée dans certains cas.