La ventilation non invasive (VNI) est actuellement largement utilisée en cas de détresse respiratoire aiguë afin d’éviter le recours à l’intubation endotrachéale. Cependant, le comportement de la glotte lors des différents modes ventilatoires de VNI peut influencer la ventilation minute effective. La ventilation en pression positive intermittente par voie nasale (VPPIn) en mode volumétrique induit une adduction des cordes vocales responsable d’une diminution de la proportion de ventilation minute insufflée parvenant réellement à l’échangeur pulmonaire (VMe). En mode barométrique contrôlé, la réponse glottique à la VPPIn et donc la VMe sont variables et moins prédictibles. En mode barométrique spontané, la glotte n’interfère pas sur la VMe qui augmente avec les niveaux de pression inspiratoire, essentiellement au-dessus de 20 cmH2O. Lors de la ventilation en pression négative intermittente (VPNI), l’augmentation de la ventilation ne s’accompagne pas d’une fermeture des cordes vocales permettant d’obtenir des niveaux de VMe supérieurs à ceux observés en VPPIn. Ainsi, les paramètres ventilatoires optimaux sont les suivants : en mode contrôlé barométrique, une fréquence respiratoire (Fr) de 20 cycles par minute, un rapport I/E de 1/1, une pression inspiratoire positive à 15 cmH2O, et une pression expiratoire aussi faible que possible ; en mode volumétrique : un volume courant de 13 ml/kg , une Fr de 20 cycles par minute, un débit inspiratoire de 0,56–0,85 l par seconde ; en VPNI : une pression négative de –30 cmH2O et une Fr de 20 cycles par minute. Par ailleurs, durant le sommeil, la réponse glottique à la VNI est différente de celle observée chez le sujet éveillé. Les paramètres ventilatoires « adaptés à l’éveil » peuvent donc être inadéquats pendant le sommeil du fait de la réduction du calibre glottique en sommeil lent. Ces données rappellent donc que le système respiratoire ne peut être considéré comme un modèle à un seul compartiment sous VNI, à l’inverse de la ventilation mécanique endotrachéale.