L'hépatotoxicité des xénobiotiques, qui incluent les médicaments, les plantes médicinales, les produits illicites et les agents chimiques, est une cause croissante de maladies hépatiques. Celles-ci sont très diverses et recouvrent l'ensemble de la pathologie non iatrogène du foie. Les hépatites médicamenteuses représentent la principale cause d'hépatite fulminante. Le surdosage, volontaire ou non, au paracétamol contribue pour presque 50 % des cas. Les hépatites idiosyncrasiques, qui surviennent à dose thérapeutique, représentent également une cause importante, dont la fréquence est équivalente à celle de l'ensemble des hépatites virales. Plus de 1 200 médicaments sont actuellement répertoriés comme potentiellement hépatotoxiques. L'imputabilité d'un médicament est souvent difficile, reposant sur des critères chronologiques et cliniques. Les plantes médicinales sont une cause croissante d'atteintes hépatiques avec le même polymorphisme clinique que les médicaments classiques. Plus d'une cinquantaine de plantes sont connues pour être hépatotoxiques. Le diagnostic est souvent encore plus difficile du fait de l'automédication ou de l'achat via internet. Les produits illicites (cocaïne, amphétamines) constituent une autre source d'atteinte hépatique médicamenteuse difficile à détecter car l'information sur sa consommation est le plus souvent dissimulée par le patient. Les produits chimiques sont responsables également d'atteintes hépatiques très variées avec différentes voies d'exposition : contamination par voie aérienne, digestive et percutanée. Leur rôle est particulièrement difficile à mettre en évidence du fait que l'exposition est souvent méconnue, intermittente et accidentelle. L'atteinte hépatique peut n'être constatée que longtemps après l'exposition, augmentant encore plus les difficultés d'identification. Plusieurs dizaines d'agents chimiques sont concernés. Les hépatopathies dues aux xénobiotiques n'ont pas de traitement spécifique hormis l'intoxication au paracétamol. La principale mesure consiste à interrompre l'exposition à l'agent responsable pour éviter une aggravation de l'atteinte hépatique.