L’histoire de l’hormonothérapie des cancers débute à la toute fin duxixe siècle lorsqu’un chirurgien britannique Georges Thomas Beatson propose de traiter des patientes atteintes de cancer du sein inopérable par castration chirurgicale. Il observe alors trois cas de rémissions parmi cinq femmes non ménopausées. Ce choix thérapeutique était alors purement empirique puisque ce n’est qu’en 1906 que la fonction hormonale des ovaires a été décrite. La meilleure connaissance de la physiologie hormonale a depuis permis de mieux comprendre son implication dans l’oncogenèse de certains cancers, dont en premier lieu les cancers du sein et de la prostate. Des traitements hormonaux anticancéreux ont pu alors être proposés, dont les principes sont détaillés dans cet article (agents disponibles, indications, toxicités, avancées récentes). L’hormonothérapie fait partie intégrante également de la stratégie thérapeutique de cancers moins fréquents tels que les cancers de l’endomètre de stades avancés (sensibilité aux hormones sexuelles) ou les cancers de la thyroïde (intérêt thérapeutique de la freination par L-thyroxine).