L’offre de soins en matière de soins palliatifs a été marquée ces dernières années par un développement croissant des lits identifiés de soins palliatifs (LISP). Dès leur création, les LISP ont fait l’objet de débats passionnés. Un manque de transparence dans l’attribution des moyens, dans les missions attendues de ces nouvelles structures et l’absence apparente de tout contrôle, ont généré des craintes légitimes dans le monde des soins palliatifs. Des risques certains existent d’une dérive ou d’un mésusage des possibilités offertes aux établissements ; le principal étant que les moyens attachés à ces lits ne correspondent pas à une réelle prise en charge palliative, mais uniquement à une manipulation comptable destinée à accroître les recettes des services. Cette nouvelle offre de soins représente-t-elle, par ailleurs, un empiètement sur les missions traditionnelles et un risque à terme pour les USP et les EMSP ? Dans ce contexte, et afin d’en dégager quelques pistes de réflexion, nous souhaitons partager notre expérience, menée depuis plus de deux ans dans un service d’oncologie d’un CHU Parisien qui a été doté de neuf lits dédiés aux soins palliatifs. Cette expérience est elle représentative ? Est-elle transposable ? L’état des lieux actuel montre une grande disparité entre les structures existantes et interroge parfois sur la pertinence de la pérennisation de ce nouveau concept. Quelles conditions devraient-on poser à leur création ? Le débat pour l’instant cantonné au monde des soins palliatifs parviendra t-il à placer les autorités de tutelles devant leurs responsabilités ?