Objectif L’interprétation des tests de maintien de l’éveil (TME) repose sur la détection d’un endormissement. Nous avons évalué la prévalence des micro-sommeils (MS) au cours des TME et leur apport au diagnostic de la somnolence résiduelle chez des patients souffrant de syndrome d’apnées du sommeil (SAOS) ou d’hypersomnie, traités.MéthodesLes TME de 98 patients (89 SAOS, 82.6 % d’hommes, 45,3 (± 10,8) ans) ont été relus à la recherche de MS (3 à 15 s). Les paramètres de la polysomnographie (PSG) réalisée la veille des TME et les données cliniques incluant le score d’Epworth (ESS) ont été recueillis. La valeur diagnostique pour détecter la somnolence (ESS > 10) de la latence d’endormissement (LE) et de la latence du 1er MS (LMS) a été évaluée par l’aire sous la courbe ROC (IC 95 %).RésultatsAu moins un MS a été observé chez 62,2 % des patients. La LMS était positivement corrélée à la LE (r = 0,68,p < 0,0001). Les MS étaient plus nombreux lors des tests contenant un endormissement (médiane 2 versus 0,p < 0,0001) mais un MS était enregistré dans 23 % des tests sans endormissement. La LMS n’était corrélée ni aux échelles subjectives ni aux paramètres de la PSG. L’utilisation de la LE ou de la LMS ne modifiait pas la performance diagnostique du TME pour évaluer la somnolence subjective (0,66 IC 95 % [0,56, 0,77] versus 0,63 IC 95 % [0,56, 0,77]).ConclusionLes MS sont observés dans deux tiers des TME et constituent des marqueurs d’endormissement. En situation de conduite, leur association à une baisse de performance a déjà été montrée mais leur impact réel lorsqu’ils sont détectés au cours des TME reste à évaluer.