Le diagnostic étiologique d’un œdème palpébral est complexe du fait de la diversité des pathologies en cause, leur intrication éventuelle, leur fréquence inégale et leur pronostic variable. Le caractère bilatéral d’un œdème palpébral oriente en premier lieu vers une étiologie immunoallergique, au premier rang desquelles les dermatites de contact allergiques et la conjonctivite allergique. Les œdèmes IgE médiés ou pharmacologiques sont à suspecter en cas d’histoire clinique concordante. Une maladie cutanée telle que la dermatite atopique ou l’urticaire chronique, une maladie de système dont l’hypothyroïdie, ou encore la mononucléose infectieuse sont d’autres étiologies possibles. Un œdème palpébral unilatéral doit faire évoquer une cause infectieuse locale : infection de la paupière, conjonctivite virale, complication d’une sinusite. L’épithélioma basocellulaire de la personne âgée ne doit pas être méconnu. L’allergologue ne doit pas omettre les causes moins classiques et dont le pronostic est plus réservé : angioedème bradykinique, zoonoses, tumeurs rétro-orbitaires, syndrome cave. Le bilan doit être orienté par l’examen clinique.