IntroductionL’ω5-gliadine du blé est l’une des rares protéines identifiées à l’origine d’anaphylaxies alimentaires sévères liées à l’effort. Nous présentons un cas d’anaphylaxie au blé potentiellement liée à l’effort d’évolution favorable sous omalizumab.MéthodesUn patient de 51 ans consulte pour des épisodes répétés d’urticaires généralisées allant jusqu’à des anaphylaxies de grade 2 à 3, avec injections d’adrénaline. Il a pour antécédents des facteurs de risque cardiovasculaires.RésultatsL’interrogatoire retrouve une anaphylaxie au blé potentiellement liée à l’effort (AAE). Les prick-tests sont positifs pour le gluten de blé et l’isolat de blé. Les IgE ω5-gliadine sont à 27,7 kUA/L, IgE blé 5,57 kUA/L. La tryptase basale est à 3,96 μg/L. Les IgE totales sont à 1 344 kUA/L. Le test d’activation des basophiles est positif pour le gluten de blé pur et pour l’isolat de blé ; avant mise sous omalizumab.DiscussionNous avons initialement proposé une éviction de l’effort après consommation de blé, difficile à respecter. Une éviction stricte du blé est alors préconisée. Ces 2 recommandations ne sont pas correctement suivies par le patient et les hospitalisations pour anaphylaxies se poursuivent, sans utilisation correcte du stylo d’adrénaline par « appréhension » malgré les séances d’ETP. Devant un pronostic vital pouvant être engagé, un traitement par omalizumab 300 mg/15 j est débuté ainsi qu’un essai de reprise de la consommation de blé, sous omalizumab. Depuis, aucun épisode d’anaphylaxie n’a été déclaré.ConclusionCe patient présentait donc une AAE au blé potentiellement précédée par une urticaire chronique idiopathique sévère sous-jacente. Les évictions n’étant absolument pas respectées et devant un risque vital, l’omalizumab a été introduit avec un effet spectaculaire dès les premières injections. L’identification précise des cofacteurs éventuels et d’une éventuelle urticaire chronique sous-jacente est impérative.